Mawulolo

Mode féminine : le crépu pas encore à son crépuscule

Mon père m’a toujours dit : « Mon fils, durant toute ta vie, il y a un être qui ne cessera de t’étonner, c’est la femme ». J’avoue que je croyais qu’il était dans un délire du 3e âge, mais avec le temps, je constate que le vieux me parlait en sage et en expérimenté. Les esprits retors là, n’allez pas penser que mon pater a accumulé son expérience à force de les tester hein. Je vous vois venir.

Il y a quelques années, les femmes autant âgées que jeunes ne juraient que par les cheveux artificiels appelés mèches, postiches, greffages selon les lieux où on se trouve ou par les défrisages. De nos jours, c’est un retour fracassant aux cheveux crépus naturels africains. Allez y comprendre quelque chose.

montage

Le langage tendance les appelle « nappy ». Nappy est la contraction de « naturel (natural)» et de « happy ». Comme quoi la femme retourne au naturel et en est fière.
On retrouve, à foison, des sites web, des blogs, des magazines, des émissions traitant des cheveux crépus. Ils informent sur comment les traiter, comment les entretenir, comment les garder, comment les faire grandir.
Une première édition de Miss Nappy 2015 vient de se tenir à Paris.

Ce n’est pas mal du tout et j’espère que cela fera diminuer le flot de « cheveux de cadavres » qualifiés de cheveux naturels mis en plastique qu’on voit partout sur les marchés à l’approche des fêtes. Au moins dans le devis où le budget à présenter aux hommes en cette période fête, cette ligne disparaîtra. Ce n’est pas rien. Chers camarades, un statut sur Facebook disait il y a quelques jours : « N’habillez pas ce que vous ne pouvez pas déshabiller et ne déshabillez pas ce que vous n’avez pas habillé ». Ce qui va pour les habits va aussi pour les coiffures.
(C’était une digression de ma part, revenons à nos moutons ou plutôt à nos crépus)

Moi en tout cas, si on me réclame un produit de traitement de cheveux crépus, je dirai que nos ancêtres ne se coiffaient qu’avec un peigne. On voit tous les styles de crépus :

Afro (Boule ou Puff) mamadou1

Ce sont des cheveux crépus longs mais pas tombants. Bonney M. ça vous dit quelque chose ?
On les peigne et on les tasse pour faire « boule » ou bien on les tire pour faire ou puff.
Si Bonney M. ne vous dit rien, je comprendrais que c’est parce que c’est old school. Mais Mamadou de Aya de Yopougon* au moins cela devrait vous être familier puisque c’est récent. Les filles ont maintenant des coiffures ressemblant à celle de Mamadou

Longs

Là, par contre, ils sont longs et tombants. Ce sont des cheveux bantous à l’ européenne ou à l’hindoue quoi. Vous voyez un peu ? Il semble qu’on les obtient avec du travail, du soin et de la patience. En résumé, ce que le défrisage faisait en quelques minutes, on l’obtient après des jours et des mois de soins intensifs.
Quelles souffrances n’endurerait pas une femme pour se faire belle ?
Elles disent souvent qu’elles se font belles pour elles-mêmes et pas pour nous.

Coupé ras ou tressés

Pour le premier, il s’agit de se couper les cheveux comme un garçon et puis c’est tout. Pour une fois que les femmes veulent faire comme nous, on ne va pas refuser hein. Les crépus peuvent aussi être tressés de diverses manières.

Chers frères, chers amis hommes et garçons maintenant que nos épouses et sœurs veulent revenir au crépu, pardon, vous aussi vous pouvez laisser le défrisage.
Cela m’a toujours étonné qu’un homme noir puisse défriser ses cheveux crépus pour les avoir longs comme une femme, mais bon j’aime Didier Drogba quand même.

Vive le crépu

*Aya de Yopougon : bande dessinée et dessin animé produits par l’Ivoirienne Marguérite Abouet


Mondoblog : Rencontre avec Ziad et Daye à Dakar

Le samedi 22 novembre 2014, quelques mondoblogueurs de Dakar ont rencontré Ziad Maalouf et Alpha Daye Diallo au restaurant Mawouli de Dakar.

Le top départ : une histoire de mails

Voici ci-dessous la capture d’écran, depuis ma boîte, du mail qui tenait lieu d’invitation. (Cliquez sur l’image pour mieux lire)

Le mail de Daye
Le mail de Daye

Et commencèrent des échanges. D’aucuns se déclaraient déjà pris et d’autres absents de Dakar.
A la fin, le restaurant Mawouli situé sur la VDN sera retenu sous ma proposition. Ne vous inquiétez pas c’est juste une coïncidence que Mawulolo ait proposé « Le Mawouli ». L’heure était fixée entre 18h30 et 19 heures. Ben oui, on est en Afrique et l’heure peut être élastique. Donc prévoir un intervalle est mieux qu’une heure fixe.
La preuve Ziad, Daye et Babeth sont arrivés avec du retard 🙂

La rencontre

L’arrivée se fit dans l’ordre des blogs suivant :

Les quatre devisaient allègrement quand arriva Ziad qui après les salamalecs d’usage et autres offrit quelques boissons au groupe. Je vous épargne de la commande de chacun.

Ousmane, le doyen
Ousmane, le doyen

Au plus fort moment des consommations, arriva Daye avec toute sa suite (Babeth et deux autres journalistes). Moi je n’ai pu retenir que le nom de la seule dame du groupe. En bon peulh fallait que Daye se comporte en berger. Je n’ai même pas eu le temps de me présenter qu’il me rappela que c’est la Guinée avait éliminé le Togo de la course à la CAN 2015. Pauvre de moi. Et pourtant il venait tout juste de savoir que j’étais togolais comme mon parrain Aphtal Cissé.

Gaye Mapote a clôturé la liste des arrivées.

Au total, 9 personnes dont 4 mondoblogueurs hormis Ziad et Daye, ont participé à la rencontre. Ousmane Gueye est de la toute première vague de mondoblogueurs tandis que nous les trois autres sommes de la génération 2014. Tel un arrière-grand-père avec ses arrières petits-enfants.

Les discussions ont porté sur la plate-forme Mondoblog et sur nous-mêmes.

J’ai su donc que :

Eux aussi ont su que mawulolo.mondoblog.org est Roger et un ingénieur informaticien togolais travaillant dans un organisme international, vivant à Dakar depuis une décennie.

Le groupe a promis se revoir et mettre sur pied un club ou un groupe des mondoblogueurs de Dakar.

Et cette fois-ci ce sera sans Ziad et Daye car nous serons entre Dakarois.
Ici nous disons « Inchallah »


France-Football : Les Africains dans les « sagnoleries* » et les « marseillaiseries **»

Le football français nous réserve toujours beaucoup de surprises. Il y a quelques temps, c’était Willy Sagnol, entraîneur des Girondins de Bordeaux qui nous faisait la caricature des joueurs africains lors d’un entretien accordé à Sud-Ouest. Cette semaine, c’est au tour de l’Olympique de Marseille de défrayer la chronique.
Des affaires de corruption, de rétro-commissions, de pots de vin (caisses de vin ?) ont mis Vincent Labrune, l’actuel président, et ses prédécesseurs Jean-Claude Dassier et Pape Diouf dans le collimateur de la justice française.

justiceMarseille

Les africains pas si moins chers que ça

Les africains que Willy Sagnol jugeait moins chers permettent quand même de faire quelques rétro-commissions. Selon les soupçons de la police, il y en aurait eu pour les transferts de Souleymane Diawara (Sénégal) et aussi peut-être de Didier Drogba (Côte d’Ivoire).
Monsieur Sagnol, vous voyez qu’on n’est pas si moins chers et moins cotés que ça, non ?
Nous générons des pourcentages à distribuer.

Le point commun africain commun aux deux dossiers : Pape Diouf

Pape Diouf, le franco-sénégalais et ex-président de Marseille fait partie des gardés à vue.
Il avait traité Sagnol de tous les noms pour son dérapage verbal. S’il savait que cette épée de Damoclès était sur sa tête, il aurait peut-être gardé toute son énergie pour sa défense dans l’actuel dossier car là c’est un cas sérieux puisqu’on soupçonne des liens avec le grand banditisme. Et oui, c’est Marseille.
La suite nous dira si le milieu du grand banditisme soupçonné a dans ses circuits des africains. A cette étape de l’enquête, je n’en dirai rien (lisez entre mes lignes et suivez mon regard).

Perquisition en Afrique ?

L’Afrique est encore présente dans ce dossier car des perquisitions peuvent être effectuées chez José Anigo, ex directeur technique du club, qui est devenu le recruteur « Afrique » et est basé à Marrakech au Maroc.

Comme quoi la France et l’Afrique, c’est toujours l’amour fou. Je n’ai pas dit « Françafrique » hein…

 
*sagnoleries : mot créé de toute pièce pour désigner les propose de Willy Sagnol sur les joueurs africains
**marseillaiseries : mot créé pour désigner les micmacs incessants à Marseille (le club)


Football-Eliminatoires CAN 2015 : La débâcle des Éperviers du Togo

Abattu en plein ciel par le Sily national de la Guinée, les Éperviers du Togo ont enfin montré leur vrai visage et leur vrai niveau. Assez pour que le site togolais de football togofoot.info titre son article « La honte nationale »
Les deux dernières victoires contre les Cranes de l’Ouganda ont tellement masqué les lacunes de la formation togolaise que tout le monde voulait se convaincre que tout irait mieux. Mais les Guinéens ont vite fait de remettre à jour la mauvaise organisation à la fédération togolaise de football, du niveau médiocre du staff sans parler des joueurs dont certains doivent tout simplement prendre leur retraite international.
Le Togo a perdu sur son sol par le score sans appel de 1 but contre 4 par la Guinée.

Les Eperviers - Photo : Africatopsports
Les Éperviers – Photo : Africatopsports

Une fédération mal gérée

La fédération togolaise de football fonctionne comme une épicerie de quartier. Tout est concentré dans les mains du tout puissant Président, Gabriel Ameyi, et de ses proches. La gestion financière et administrative de l’instance sont décriées car tout se fait selon la seule volonté d’un petit groupe. Ces dysfonctionnements ont causé un malaise tellement profond que Tino Adjété, le deuxième vice-président a dû démissionner pour dénoncer ces viles pratiques. Le premier vice-président, Hervé Piza, de son côté ne cesse de dénoncer les divers dysfonctionnements. Mais cela n’a eu aucun effet.
La FIFA avait, entre temps, réclamé des audits sur certains dossiers liés à des financements venant d’elle.

Au sortir de la CAN 2013 où, pour la première fois, le Togo a passé le cap du premier en 8 participations*, nos autorités n’ont trouvé mieux que de licencier le coach français Didier Six. Ceci a été fait avec la complicité de certains joueurs qui étaient dérangés dans leurs habitudes par la rigueur et la discipline imposées par le français.
Ceci n’est d’ailleurs pas un fait nouveau. La même chose s’était déjà produite lorsque le Nigérian Stephen KESHI avait réussi à qualifier le Togo pour le Mondial 2006. Il avait été purement et simplement remercié pour des raisons « mystérieuses ». Les vraies raisons sont qu’il voulait mettre fin au désordre et à l’indiscipline de certains fameux « cadres » des Éperviers. Cela n’arrangeait pas certains et ils ont réussi à faire licencier Keshi. Son remplaçant à l’époque, Otto Pfister, a eu l’expérience de la désorganisation de notre fédération et de l’indiscipline de nos joueurs. Le nom historique retenu pour cet épisode était le « feuilleton de Wangen ». A l’époque cela avait abouti à la démission de 4 membres importants de la FTF. Il s’agissait de MM.
Winny Dogbatsè et Thédore Kodjo Amégnran, respectivement premier et deuxième vice-présidents de l’association, Espoir Komlan Assogbavi, Secrétaire général et Tino Edoé Adjété, Trésorier général. A l’époque aussi, c’était la gestion de la fédération qui a été remise en cause.

En 2007, les cadets togolais s’étaient qualifiés pour le Mondial de leur catégorie. Le coach qui a réussi à faire d’eux des vice-champions d’Afrique, le local Abraw Samer a été remplacé à la veille de la compétition par un certain Paul Sauter.

Un billet entier ne sera pas suffisant pour étalier ici l’incompétence notoire de nos instances du football togolais.

Le niveau du staff technique

Demandez aux supporteurs togolais s’ils connaissent la composition du staff des Éperviers. A part le coach local Tchakala Tchanilé, les noms des autres ne sont connus que de ceux qui sont dans le secret des dieux de la FTF.

Le coach de la sélection nationale n’a aucun palmarès à son actif si ce ne sont quelques trophées locales. Avant d’être aux affaires à la sélection, il avait un centre de formation en football. Je ne saurai vous dire combien de joueurs reconnus il a pu mettre sur le marché.

Tchakala Tchanilé - Photo : Africatopsports
Tchakala Tchanilé – Photo : Africatopsports

Beaucoup se sont interrogés sur ses capacités à diriger la sélection nationale. Nos honteuses prestations face à la même Guinée ( match aller perdu par le Togo) et face aux Black Stars à Lomé n’ont fait que confirmer ces craintes. Les victoires sur la plus petit petite des marges contre l’Ouganda ont failli lui profiter. Malheureusement ou heureusement (c’est selon), nous nous rendons compte que ce coach n’est pas bon et n’est pas le bon pour nous. Ses systèmes tactiques hasardeux et ses choix avant et pendant les matchs laissent à désirer. Des joueurs évoluant dans des championnats au niveau douteux sont alignés.
Je n’ose pas insinuer ici que certains joueurs sont impliqués dans le choix de l’équipe à aligner.
Dans le match contre la Guinée, on a vu un Prince Segbefia aligné comme défenseur latéral. Ce joueur est normalement un milieu ou un attaquant dans tous les clubs où il est passé. Womé Dové, joueur de Free States en Afrique du Sud et qui a marqué 6 buts sur ses derniers matchs en club a été relégué sur le banc en début de rencontre. Les choix tactiques hasardeux et illogiques ont fini de nous plomber. En l’absence de Romao, joueur de l’Olympique de Marseille, le coach n’a pas su gérer le milieu.
Autant d’erreurs qui étaient, sans doute, prévisibles.

J’espère et je n’ose pas croire que ce sont des histoires d’amitié, d’affinités et de partage (de quoi?) qui sont les bases de choix des coachs et des joueurs.

J’espère aussi que vous ne vous attendiez pas à ce que je parle forcément du capitaine Shéyi Emmanuel Adébayor à qui tout le monde pense dès qu’on parle du football togolais.
Je vous laisse sur votre soif et je n’en dirai rien du tout. Allez y comprendre quelque chose. Dans tous les cas, vous pouvez utiliser les commentaires pour traiter de son cas.

Et maintenant ?

Il ne reste qu’une seule option pour se qualifier pour Guinée Équatoriale 2015, celle de battre le Ghana à Accra. Ceci relèverait de l’exploit au vu de ce que avons produit jusque là comme football.

La surprise existe des fois en football et j’espère que je serai surpris agréablement sinon j’avoue mon scepticisme. Même si je demeure un supporteur.

Pour finir, je dirai que j’ai deux vœux :

  • qu’on se qualifie malgré tout ( c’est dur à croire mais c’est comme ça)
  • qu’on vire le coach à la suite de la qualification

Pour une fois, je serai d’accord avec la pratique qui veut qu’on vire le coach qui était en place à l’obtention de la qualification avant d’aller en phase finale.
On n’aura fait que respecter cette tradition purement togolaise, non?

* En 2010, le Togo s’était qualifié pour la CAN en Angola mais n’a pas pu participer à la phase finale à cause de l’attentat de Cabinda.


Togo – Lomé : Le système « Araignée » a de beaux jours devant lui

De la même manière que les liquides prennent la forme du récipient qui les contient, les mots, eux aussi, prennent souvent leurs significations selon les endroits où ils sont utilisés.

Au Togo, quand vous êtes au village, vous pensez à l’insecte quand on vous parle d’araignée. Mais quand vous êtes dans un commissariat de police, il s’agit certainement du système mis en place par les forces de l’ordre pour contrer le grand banditisme. Si vous habitez les quartiers de Sagbado, Kégué ou Agoè à Lomé, vous avez une toute autre définition du mot « Araignée ». Sûrement que beaucoup de villes d’Afrique ou d’ailleurs ont eux aussi leur « Araignée » baptisé autrement.
Ici, il s’agit du réseau de branchement clandestin à l’électricité.

A Sagbado, Agoè, Kégué et leurs périphéries, « Araignée » est le système clandestin mis en place pour disposer de l’électricité chez soi. L’évolution galopante de la démographie semble avoir pris au dépourvu les autorités du pays.
La vitesse de réaction ou d’action de l’État semble ainsi inversement proportionnelle à celle de l’extension des habitations.

Les nouveaux quartiers n’étant pas viabilisés, l’extension du réseau électrique officiel n’est pas effective dans ces zones. Les populations sont obligées de recourir à ces branchements clandestins.

articleAraigneeLe système de branchement et de facturation

L’extension clandestine a pour point de départ un abonné au réseau officiel. De son domicile partent donc des fils à l’air libre ou enterrés. Ces divers fils desservent d’autres maisons proches ou lointaines. Le réseau longe les rues, les traverse, passe dans les égouts, dans les tuyaux sous des maisons. Le réseau aboutissant chez les « clients » de cet opérateur privé (c’est bien de cela qu’il s’agit finalement) dispose d’un compteur appelé communément « additionneuse ». Et je vous assure que ça additionne vraiment au vu des montants payés.

A chaque fin de mois, le fournisseur passe faire ses relevés et fait donc payer le client. Le prix du kilowhatt-heure dépend de son bon vouloir
Bien de conflits naissent entre voisins car le système de « facturation » n’est pas toujours clairement défini au départ. Les « clients » se plaignant souvent que le « fournisseur » veut leur faire payer sa propre consommation en intégralité. Là, il s’agit de la consommation due à la compagnie officielle fournissant le courant.

Tout un système économique s’est ainsi créé. Et dans ce système, les prestataires poseurs des fils ont une très bonne place. Ce sont souvent les « petits électriciens » du coin ou juste des bricoleurs.

 Les problèmes liés à « Araignée »

  • Sécurité des personnes

Ce réseau, sans protection et ne respectant aucune norme, comporte beaucoup de dangers semblables à un venin d’araignée (le système porte bien son nom).
Les fils aériens ou enterrés n’obéissent à aucune règle et le matériel utilisé n’est pas souvent de qualité.
Les «poteaux électriques» du système « Araignée » ne sont en fait que des troncs d’arbres coupés et plantés n’importe comment. En saison de pluie notamment, il est courant de voir les fils sortant du sol et des poteaux qui tombent. Ces fils électriques, souvent d’origine chinoise et de piètre qualité, se révèlent de véritables bombes à retardement pour les usagers. Les populations font face à des incendies dus à des courts-circuits notamment. Des enfants ou passants ont été électrocutés pour avoir touché un fil électrique dénudé.

  • Sécurité des biens

L’énergie électrique fournie est souvent de piètre qualité du fait du nombre excessif de connexions. Un abonnement normal de type domestique peut servir à créer un réseau « Araignée » de dix à quinze maisons voire plus. Les baisses de tension et les disjonctions sont fréquentes. Ce qui détériore les appareils ménagers. Les incendies indiqués plus haut touchent évidemment les biens aussi.

L’État même y perd de l’argent. En Côte d’Ivoire, en 2013, les pertes étaient estimées à 2,5 milliards de francs cfa.

Il urge donc que l’État prenne ses responsabilités en suivant l’évolution de l’urbanisation. La sécurité des populations en dépend. Une meilleure stratégie de suivi des implantations d’habitation reste à définir pour éviter le branchement électrique clandestin qui n’est d’ailleurs qu’un problème parmi tant d’autres (rue sans nom, manque de système d’évacuation d’eaux usées, absence du réseau d’adduction d’eau entre autres).

Je ne puis finir sans indiquer que « Araignée » de Dakar concerne plutôt l’abonnement à Canal Horizons. D’un seul abonné officiel s’étend la toile vers beaucoup d’autres et c’est toute une mini-industrie.

Je vous l’avais dit : « A chaque ville, son araignée ».

Nota Bene : J’ai choisi sciemment de ne m’appesantir que sur les conséquences touchant directement la population


Ligue 1 Classico – PSG OM : Marseille et Bielsa ont perdu leur glacière

Depuis le début de cette saison 2014-2015, Marcelo Bielsa le coach de nos ennemis du vieux port dispose comme siège d’une glacière. Sa position préférée pendant les matchs est d’être assis sur une glacière. Mais le dimanche 9 novembre 2014 au Parc des Princes, fief du PSG, deux buts intercalés d’un carton rouge ont fait disparaitre cette fameuse glacière. Tellement la glacière était devenue chaude. Les buts ont été l’œuvre de deux Sud-américains comme lui. Comme quoi, les traitres viennent souvent de nos propres maisons.

Zoom sur un match que mon ami bloggeur Guy Muyembé a dû aussi suivre avec attention. Lui et moi avions parié des billets (pas de banque, mais de Mondoblog) en cas de victoire de nos camps. Il est supporter de l’OM et moi du PSG donc nous sommes des ennemis. Et je lui dédie mon billet ainsi qu’à tous les supporters marseillais qui me liront. Dans mon billet consacré au match PSG-Barça du 1er octobre, j’avais prédit cette défaite à mes amis « Droit au but »*. On a bien vu qui a été droit au but de qui (lol).

articlePSGOM1

Marseille a fait ce qu’il a pu

La partie a débuté avec une énorme débauche d’énergie des Olympiens qui ont voulu montré d’entrée qu’ils ne sont pas leaders de la L1 pour rien. Mais ce n’était qu’un feu de paille vu qu’aucune des occasions n’a pu être concrétisée. Tour à tour Gignac, Payet, Thauvin et Alessandrini ont soit raté ou touché le cadre s’ils ne sont pas emmêlés les pinceaux en voulait faire trop de démonstration de maîtrise technique. Paris a répliqué avec une froide efficacité. Lucas a donc surpris Benjamin Mendy et Mandanda à la 38è minute. Ce cher Lucas Moura donnera des tournis à la défense marseillaise jusqu’au bout.

Commençèrent alors les allers et venues de Bielsa. Il délaissait de plus en plus son siège, je veux dire sa glacière. Sûrement qu’il s’échauffait pour mieux exulter quand son équipe aurait égalisé mais il peut attendre jusqu’au prochain classico prévu en 2015.
Un de ces jours on saura réellement ce qu’il garde dans cette glacière-là. Je préfère ne pas vous dire ce que je pense de son contenu.

Le tournant du match ?

Au retour des vestiaires, le jeu était équilibré quand un fait de match se produisit. Suite à un contact entre Imbula et Cabaye, l’arbitre du jour, Clément Turpin décida de donner un rouge direct au phocéen. Les mauvais perdants de Marseille disent que sans cela ils seraient revenus au score. Ce dont je doute car notre deuxième but était prévisible et même trop sûr.

Le retour de la star

Au PSG, il y a des stars mais la seule, l’unique, l’inégalable star demeure Mister Zlatan Ibrahimovic. Comme on dit à Abidjan, « il y a pas son deux ». Il nous a encore régalé de quelques gestes de son entrée à la 66è minute à la fin du match.

El matador, Edinson Cavani nous a offert un deuxième but de la tête. Celui-là heureusement qu’il s’appelle Edinson et non Edison car pour apporter de la lumière, il lui en faut du temps.

Il a marqué sur un centre de Aurier. Pour une fois, je peux tresser des lauriers à Aurier. Je le traitais de tous les noms à chaque match mais ce jour du classico il nous a gratifié de sa meilleure prestation depuis son arrivée au parc.

Ici c'est Paris (Photos : psg.fr - Montage : Mawulolo)
Ici c’est Paris (Photos : psg.fr – Montage : Mawulolo)

Que dire alors de David Luiz ?

C’est mon homme du match. Sûr dans ses prises de balle, solide physiquement. On voit qu’il a un niveau supérieur. Demandez à Gignac comment juste le vent déplacé par David Luiz durant l’une de ses courses a suffi à le faire tomber et à lui tordre le genou. Hé oui, ne se frotte pas à Paris qui veut.

Les mauvais perdants de Marseillais

La sagesse enseigne qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mes « ennemis » d’amis marseillais ont tout dit avant ce match.
Maintenant que la défaite est claire et nette, ils me sortent des choses du genre :

  • Nous demeurons en tête du championnat malgré tout
    Je peux répondre : « ben ça on le savait avant le début du match que vous resteriez leader dans tous les cas ». De toute façon, ce n’est plus pour longtemps.
  • L’arbitre vous a aidé avec le carton rouge
    Je dirai : »heureusement pour nous, qu’il y avait au moins un but avant ce carton »
  • Nous avons produit le meilleur football
    Je ris en demandant depuis quand produire un meilleur football donne des points au détriment du fait de gagner son match ?

Chers camarades Marseillais, je vous prédis même que vous serez à la quatrième ou cinquième place la trêve hivernale. Et je vous assure que je suis de bonne foi.

Foi d’un Parisien heureux en ce jour…

* « Droit au but » : slogan de l’OM


République démocratique du Congo : Béni pas vraiment bénie

Depuis quelques semaines, la localité de Béni située dans le Nord-Kivu, à environ 3 000 kilomètres de Kinshasa et 350 km de Goma, n’a plus le sommeil tranquille. La faute à des scènes atroces dignes d’un film d’horreur. A ce jour, on dénombre plus de 100 morts suite à des attaques à la machette et autres armes blanches et à feu. La police et la Monusco viennent d’arrêter quelque 200 personnes suspectes.

Le Président Kabila à Béni - Photo : Oeild'Afrique
Le Président Kabila à Béni – Crédit Photo : Oeild’Afrique

Le président Kabila en visite dans la ville avait tenu à rassurer la population. Pour sans doute lui montrer qu’il ne gère rien, une nouvelle attaque a eu lieu juste le lendemain de sa visite et de ses promesses. Comme quoi les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui y croient.

Au-delà de la cruauté et de la bestialité pures et simples de ces attaques, ceci révèle (et ce n’est pas un scoop) les faiblesses des systèmes de sécurité de nos villes et localités de province. D’ailleurs pouvons-nous considérer que nos capitales sont sécurisées ?

Il n’y pas longtemps à Lomé, un vol à main armée en plein jour a pu se dérouler avec succès dans une zone supposée protégée : le parking de l’aéroport de Lomé. Et ceci est monnaie courante dans beaucoup de capitales.

Au-delà des causes propres à la situation congolaise (présence de milices de tout genre dont l’ADF – Alliance des forces démocratiques-, implication de certains pays voisins, inefficacité des casques bleus, faiblesse des FARDC -Forces armées de la République démocratique du Congo, la défaillance de l’Etat), nous pouvons énumérer certaines d’autres raisons qui au-delà de la RDC sont « universelles » à nos polices d’Afrique subsaharienne :

  • Insuffisance d’effectif, d’équipements et d’entraînement des forces de sécurité

Au vu des équipements dont disposent certains malfrats, nos forces de police semblent souvent sous-armées quand on voit qu’elles ne disposent que de simples vieux pistolets face à des AK-47 flambant neufs. De simples smartphones bien configurés et bien utilisés pourraient aider nos polices à avancer avec l’aide de nos sociétés nationales de télécommunication. D’un autre côté, certains des membres de nos forces de l’ordre ne présentent aucune forme physique, voire athlétique pouvant dissuader un voleur. Les tablettes de chocolat (symbole des muscles abdominaux bien maintenus) qui devaient être la norme sont souvent remplacées par des bourrelets de graisse.
D’un quartier de Dakar par exemple (Grand Yoff), les journaux locaux indiquent qu’on a un rapport d’un policier pour mille habitants. Vous imaginez.

  • Porosité de nos frontières

Pour avoir vécu dans une ville proche de la frontière, je peux vous assurer que souvent les malfrats et les agresseurs ont toujours besoin d’une base arrière pour bien fonctionner. Et ça la porosité ambiante de nos frontières africaines le permet bien. Bien des parties de nos frontières manquent de surveillance. Je mets au défi quiconque voudra me donner un exemple d’une rébellion armée qui ne disposait pas de bases arrières dans un pays voisin de celui attaqué.

  • Démotivation

Les forces de l’ordre, malgré toute leur bonne volonté sont parfois démotivées, car leurs conditions salariales ne sont pas des meilleures. Diverses équations se posent donc à eux. Comment faire pour nourrir la famille au quotidien ?
Avec de telles questions en tête, peut-on penser à la sécurité physique d’autrui lorsque la menace plane sur votre sécurité financière et alimentaire et donc celle de votre famille.

  • Corruption (induisant des rackets)
Sergent Deutogo créé par Bob Kanza
Sergent Deutogo créé par Bob Kanza

Ceci n’est que le corolaire du point précédent et je préfère ne pas m’y appesantir.

  • La prolifération des armes légères

Les armes légères surtout circulent librement dans nos pays. En Afrique du Sud, ce sont les sportifs qui en ont pâti ces derniers temps. J’ai une pensée pour Luky Dube aussi qui en a payé le prix de sa vie.

Que nos États prennent en charge notre sécurité pour qu’à chaque coin de rue, nous ne soyons pas guettés par une mort soudaine.

Tous mes hommages aux habitants martyrisés de Béni.

Monusco : Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo


Le désespoir de Don Blaise

Inspiré par un extrait du Cid de Corneille, je vous propose une parodie du célèbre monologue de Don Diègue. Blaise Compaoré y est comparé à Don Diègue. Ce dernier a déploré sa « vieillesse ennemie » qui l’empêche de rétablir son honneur, Don Blaise lui fustige la Constitution et son article 37 sans oublier l’armée qui ne lui a pas été favorable.

articleBF

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô Constitution ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux militaires et politiques
Que pour voir en, ce 30 octobre 2014, flétrir tant de lauriers ?
Mes médiations, qu’avec respect toute l’Afrique admire (admirait),
Mon pouvoir, qui tant de fois a sauvé d’autres pouvoirs,
Tant de fois affermi le trône d’autres collègues Présidents,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle Constitution fatale à mon bonheur !
Article 37 d’où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le peuple,
Et mourir en citoyen lambda, ou vivre en exil ?
Peuple, toi qui a décidé de prendre en main ton destin :
Tu mérites vraiment ton nom de « pays des hommes intègres » ;
Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,
Malgré le choix de mon parti, m’en a su rendre indigne.
Et toi mon armée, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d’un corps tout de glace inutile ornement,
Garde présidentielle, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M’as servi de parade, et non pas de défense,
Je m’en vais donc, je te quitte désormais,
Puisque tu m’as même refusé de gérer la transition.


Religion : que le feu tombe sur mon voisin

Dans les pays pauvres, très endettés, le « Alléluia business » est une entreprise prospère qui évolue à une vitesse grand «V».
Je me suis amusé à compter le nombre de types d’entreprises, de l’aéroport à ma maison dans le pays d’où je viens. Ce sont les églises dites éveillées et les bars qui ont remporté la palme. Les églises presbytériennes et catholiques là, on ne les compte pas hein, car pour les autres qui sont redevenus des habitants de Babel (oui, ils parlent plusieurs langues grâce à leurs dons), l’Esprit n’est plus (pas ???) là-bas.
Un dénominateur commun à la plupart des campagnes d’évangélisation de nos jours est le fait d’invoquer le feu sur son voisin qui n’est pas de la même religion que soi.

Affiche fictive - Copyright Mawulolo

Je partage ici avec vous quelques noms assez expressifs (avec mes propres commentaires) :

  • Les Forces armées du Christ

Pour combattre Satan (il a bon dos) sur la terre, vous vous doutez bien que le Christ a besoin d’une armée forte dotée des armes les plus puissantes. Ces armes sont : les prières mouvementées et bruits à des heures tardives pour empêcher les voisins de dormir, le jeûne imposé à des fidèles souffrant d’ulcères, le pillage systématique des poches des fidèles mêmes les plus pauvres et souvent incrédules. Dans la même catégorie, vous trouverez aussi les Forces d’intervention rapide du Christ.

  • Les maisons et ambassades de miracles ou des merveilles

Là, c’est un niveau plus haut, en tant que représentant personnel de Dieu sur la terre, le Prophète puissamment oint peut demander à la femme d’autrui de venir le voir pour une prière nocturne spéciale. Je n’ai pas dit qu’ils s’adonneront à des pratiques peu orthodoxes hein, mais bon comme le péché vient souvent dès que tu as pensé à quelque chose, tous les voisins pècheront, car ils auront pensé que l’homme de Dieu voulait faire autre chose que prier. Et comme induire son voisin dans le péché est un péché, l’oint aura donc péché. Voilà c’est juste ça et rien d’autre.

  • Les ministères du feu des derniers temps ou  » piller l’enfer pour peupler le cie l »
Miracles à gogo
Miracles à gogo

Mon ami si tu ne veux pas que le feu des derniers temps si brûlant tombe sur toi là, il faut te repentir hein. Que les choses anciennes passent et que toute chose soit nouvelle. Le président Gbagbo avait plein d’évangélistes avec lui, mais aucun n’a pu voir venir le danger. Ceci pour dire qu’il y en a de ces vendeurs d’illusion qui arrivent à tromper même nos hommes de pouvoir. Je lisais quelque part qu’on appelle « syndrome du gagnant », cette chose qui guette les hommes de pouvoir qui donc finissent par se croire sans limites jusqu’à ce que le feu tombe sur eux.

  • (Tenez-vous bien) l’Église de la délivrance totale et du salut complet en Jésus- Christ

Délivrance totale et salut complet… oui, on peut y arriver. A coups de bâton, de chicotte on peut faire sortir un démon d’un corps, c’est pour la délivrance totale. Pour le salut complet de l’âme, un fidèle malade peut être amené à l’apôtre qui recommandera de ne lui administrer aucun soin médical, car il est assez puissant pour le guérir. Malheureusement beaucoup arrivent à en perdre la vie sans que l’on inquiète ce fameux « homme de Dieu ». Espérons que Dieu accepte cette âme après un pareil suicide.

  • L’église des favorisés de Dieu

Mon frère si tu veux que Dieu t’aime plus que les autres, il faut aller là-bas. Tout ce qui sont hors de là sont perdus et voués à la géhenne. Dieu là, il a donc choisi ses favoris comme sur un site web et là-bas vous serez dans ses petits carnets et vous pourrez chanter tout le temps « Là-haut mon nom est écrit là-haut là-bas ». Ce peuple de favorisés peut donc à souhait invoquer le feu du ciel pour qu’il tombe sur les autres. Il faut bien profiter des faveurs de Dieu, non?

Je peux citer aussi les coins bibliques  » Le bon pâturage  » ou encore  » Fleuve de vie « . La liste est vraiment longue et les faits vraiment déplorables et même 52 pages ne suffiraient pas pour dénoncer certaines pratiques qui prennent comme ferments :

  • L’ignorance des peuples due au manque d’éducation
  • La pauvreté due au sous-développement
  • L’acculturation

Il est temps que les autorités de nos pays prennent des mesures pour éradiquer ces pratiques avilissantes à moins que ça ne les arrange en fait.

Des soi-disant « hommes de Dieu » qui deviennent comme Crésus alors que les fidèles sont comme la veuve à une pièce. Oui c’est souvent ça « donnez tout ce que vous avez comme cette vieille de la parabole ».

Beaucoup même croient aussi que seul le « Alléluia Business » existe. Détrompez-vous le « Alhamdoulilah business » existe aussi. Je vous en parlerai bien un jour… C’est promis

Si l’homme ne peut pas être traité de manière holistique par une religion alors cette religion-là n’est religion que de nom. C’est peut-être pour cela que Jésus lui-même ne nous a indiqué aucune religion (sauf aimer le prochain comme soi même) avant de rejoindre son Père.
Qui sait ?


Afrique-Ebola : fermons donc nos frontières à l’Occident

J’écrivais dans un billet, publié le 30 septembre, que le virus Ebola était devenu un sujet d’import-export. Je ne croyais pas si bien dire. Voilà que maintenant on a eu un cas létal aux Etats-Unis suivi de potentiels affectés en surveillance et un malade (une aide-soignante) en Espagne. Et tous ces cas ont été importés d’Afrique. Nos pays ont tendance à fermer les frontières avec les pays infectés. Il faudrait donc aller au bout de la logique. Ce qui équivaudrait à fermer nos aéroports à l’Espagne et aux Etats-Unis. Ou bien ?

Si ma mémoire est bonne (et je suis sûr qu’elle l’est), quand un seul cas (importé, je le rappelle) avait annoncé au Sénégal, un pays d’Afrique centrale avait refoulé des vols venant de Dakar. Les trois pays affectés à savoir la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone se sont vus isolés par leurs voisins. Les frontières ont été systématiquement fermées sans autres formes de procès. Même les couloirs humanitaires ne sont pas de mise.

Maintenant que la fièvre hémorragique touche les États-Unis et l’Espagne, je me dis qu’il va falloir aller jusqu’au bout de la logique en leur fermant nos frontières. A moins que les Occidentaux malades soient moins contagieux que les « nègres contaminés».

afrique-ebolaEbola est certes une maladie dangereuse mais son extension a pour catalyseurs :

  • le manque d’infrastructures

Imaginez toutes les difficultés d’accès dans certaines zones touchées par la maladie. Les équipes de secours font face à des pistes désaffectées, des routes inexistantes. Je me demande comment ces équipes font pour accéder dans les zones reculées forestières. En somme le mauvais état de nos routes retarde l’acheminement de l’aide. Plus grave est la quasi-inexistence d’un réel système de santé dans certains de nos pays. Le minimum pour contrer Ebola avant l’arrivée des aides extérieures est de disposer d’un système de santé solide. L’on a vu que le Nigeria et le Sénégal sont arrivés à gérer les premiers cas, ce qui a empêché la maladie de se propager. Vous allez me dire que les Etats-Unis ont des infrastructures de haut niveau, mais là je vous répondrai que le malade ne s’est pas déclaré assez tôt.

  • le manque d’éducation

L’ignorance due au manque d’éducation a causé beaucoup de tort à la lutte contre Ebola. Des médecins ont été considérés comme vecteurs de la maladie et donc refoulés par des populations qu’ils étaient censés sauver. Même dans un certain pays, des leaders d’opinion ont été tués et jetés dans la forêt pour les mêmes raisons. Certaines populations n’avaient pas accès aux messages de sensibilisation, car illettrées.

  • la stigmatisation

Les pays affectés sont mis au banc et traités comme des pestiférés. Aucun signe de réelle solidarité envers eux.
Même des personnes guéries de la maladie et qui pouvaient donc devenir des sujets d’espoir ou des témoignages vivants que cette maladie est curable sont stigmatisées. Elles sont même refoulées par leurs proches.

  • la mauvaise gouvernance

Une cargaison de matériel devant servir à la lutte contre Ebola serait bloquée depuis le 9 août, au port de Freetown (Sierra Leone). Les raisons évoquées (procédures, politiques, non-paiement) entre autres pour expliquer cette situation traduisent une fois de plus la mauvaise gouvernance et la corruption qui ont cours chez nous. Pendant ce temps, Ebola a eu le temps de franchir le cap des 3 000 morts.

Je me demande si nos pays vont encore accepter de l’aide venant des Etats-Unis, vu que le pays est maintenant affecté .
Je ne suis pas adepte du « deux poids deux mesures » . Si on a pu refouler un avion à cause d’un cas au Sénégal, il va falloir refouler aussi les avions venant d’Espagne et des États-Unis où il y a même un décès.

Ressaisissons-nous pour bouter Ebola hors d’Afrique… euh que dis-je…  hors du monde.
Oui, si on le boute hors d’Afrique seulement, cela pourrait ressembler à une exportation vers d’autres continents.