Mawulolo

Femmes et vie de couple : savoir cuisiner, un facteur clé de succès ?

Prologue : Ne vous offusquez pas, chères sœurs et amies, pour ce billet car en ce lendemain d’une journée qui vous était dédiée, ma jalousie me pousse à tenir un langage de macho. Je vous envie, c’est tout… Une journée de plus pour vous seules alors que nous, les hommes, n’avons que la fête des Pères. Pourquoi ?
Je déverse donc ma bile.

Chez moi, là d’où je viens et là où je vis (ce sont deux lieux différents), on dit souvent que pour être considérée comme une bonne épouse, un des ingrédients sine qua non est de « savoir s’occuper du ventre de son homme » (entendez par là lui faire de bons mets). Savoir cuisiner pour une femme serait donc un des gages de succès de sa vie de couple. Nos mamans le soutiennent tandis que nos sœurs semblent ne plus considérer ce facteur.

 On ne naît pas cuisinière, on le devient …

De notre temps (expression vague destinée à vous embrouiller sur mon âge réel 😀), les filles s’occupaient de la cuisine avec maman et les garçons de l’entretien du salon et du véhicule (moto ou voiture, voire même vélo) de papa.

Ce qui faisait d’elles des cuisinières de bon niveau. Qu’elles soient douées ou pas pour cela, qu’elles aient une mauvaise volonté ou pas, elles arrivaient quand même à avoir les bases nécessaires pour tenir une cuisine une fois mariée. Une fille qui ne sait pas cuisiner, la fautive est automatiquement sa maman. C’est du « telle mère, telle fille »

Dessin : Gbich Mag
Dessin : Gbich Mag

D’où je viens, on dit souvent que la crainte des mères était qu’on leur renvoie leurs filles, de leur foyer, avec une bouteille remplie de la sauce fade qu’elles auraient préparée ainsi qu’une enveloppe kraft contenant l’accompagnement (riz, pâte, frites…) non réussi. Vous voyez un peu ?

Le phénomène n’est pas seulement africain. Dans certains pays même, on peut les voir cuisiner pour appâter l’élu de leur cœur. Une amie suissesse m’a confirmé qu’elle avait cuisiné du lapin à son « bon ami » lorsqu’ils n’étaient pas encore mariés pour lui prouver qu’elle n’était pas nulle devant un fourneau. Après ils sont devenus mari et femme. Le catalyseur a-t-il été le plat de lapin ? Je ne sais pas. Mais ma mauvaise foi déclarée du jour envers les femmes me fait dire que c’est bien cela.

Quand on fait une publicité du couple idéal dans les campagnes pour des produits alimentaires et qu’on y montre une jolie dame cuisinant avec un grand sourire, là toutes les femmes sont d’accord que le bonheur du foyer ne peut venir que d’elles. Mais dès que dans la réalité, on veut dire que la cuisine doit être le lieu d’expression de la femme uniquement, là tout se gâte.
Pourquoi voulez-vous que j’aille à la cuisine avec vous? Elles vont me dire que ce serait une preuve d’amour.

De nos jours, c’est compliqué…

Halte au fast-food
Halte au fast-food

La majorité des filles ou jeunes femmes de nos jours ont des difficultés étonnantes à être à l’aise à la cuisine.

« Hé, Kossi (prénom masculin), pour l’omelette je mets l’eau ou l’huile ? » est l’une des questions qu’on peut s’entendre poser. Une pensée populaire conclut que les filles d’aujourd’hui, craignent le fourneau au point où on se demande si elles n’ont pas un produit inflammable dans leur pagne ou leur pantalon, car elles semblent craindre de les voir se brûler à l’approche du feu.

Certaines se rabattent sur les recettes rédigées alors que nos mamans y allaient juste par empirisme et expérience. C’est bien de s’en référer aux recettes écrites, mais il faut quand même quelques bases de cuisine pour pouvoir bien les appliquer. Les cuisinières 2.0, abonnées aux sites web de recettes de cuisine, réussissent à faire de bons plats si et seulement elles ont la base nécessaire. Dans le cas contraire, c’est le flop total. On en connaît qui n’ont jamais fini la cuisine prétextant la mauvaise qualité de la connexion de nos pays africains. J’exagère. N’est-ce pas ? Je vous avais dit que je déversais ma bile…

Avec mes talents de chimistes (vous en doutez ?), je peux vous dire qu’une recette peut avoir des résultats variant selon les lieux. Eh oui, la composition de l’eau des robinets de Lomé, de Dakar, de Yaoundé est-elle la même que celle de Paris ?
« Cuire à feux doux de fourneau » est-elle équivalente à « cuire à feu doux de cuisinière à gaz ?
Plusieurs questions comme ça me viennent à l’esprit; mais je vous en épargne. Dans tous les cas, il faut avoir la base nécessaire couplée à de l’expérience pour réussir même les recettes toutes faites.
Tandis que certaines abonnent leur mari au fast-food (hamburger, chawarma, hot dog), d’autres se contentent de bourrer leur préparation de bouillons (cubes, glutamates) sensés donner du bon goût aux mets. Hummmm et dire qu’il paraît que tout ça diminue notre « capacité de garçon » autrement dit notre virilité. Du moins, c’est que la rumeur populaire dit.

A sérieusement considérer…

cuisine
Celles qui ont confié leur cuisine à leur femme de ménage ont été souvent surprises. Si le mari qui conjugue son entrejambe à son ventre ne détourne pas son regard vers là-bas, c’est la femme de ménage qui se chargera un de ces jours de rappeler à madame qu’elles n’ont pas le même niveau.

En tout état de cause, vous ne pouvez prétendre être l’épouse :

  • d’un vrai Togolais si vous ne savez pas préparer du « akoumê » (pâte de maïs)
  • d’un vrai Sénégalais si vous n’avez pas de manière innée la recette du « tchep bou djène » (riz au poisson)
  • d’un vrai Camerounais si vous n’avez pas sur le bout des doigts la préparation des bâtons de manioc et du « ndolê » (sauce à base d’une plante légumière)
  • d’un Congolais si vous ne savez pas préparer du « saka-saka » (sauce à base de feuilles de manioc)
  • d’un Ivoirien si vous ne connaissez pas la recette du « zégen » ou « garba » (atièkè – couscous de manioc- et thon)
Couverture du livre de Kaufmann
Couverture du livre de Kaufmann

Au-delà de ces exemples, il est important de préciser que les spécificités des plats même dépendent encore des régions de chaque pays.

Le phénomène n’est pas exclusivement africain, il est universel, c’est pourquoi dans « Casseroles, amour et crises. Ce que cuisiner veut dire », le sociologue Jean-Claude Kaufmman a estimé que le fait de cuisiner construit le couple et renforce la vie conjugale.

La femme n’a-t-elle pas dans notre imaginaire une figure de mère nourricière ? Notre première nourriture sur terre n’a t-elle pas souvent été le lait maternel ?

A bon entendeur (au féminin), demi-mot…
Comme dirait un chanteur de chez moi, nommé Dee Kwarel : « La logique masculine a vraiment l’air idiot, car la magie féminine à toujours le dernier mot ».

Bonne fête de la femme quand même.

 


Les sans « nationalité française » fixes

Acquérir la nationalité française peut se révéler être un vrai parcours du combattant. Vous avez le choix entre poser un acte de bravoure au profit de la population française (Exemple : Lassana Bathily au supermarché casher) ou suivre des règles strictes édictées par le Code civil français.
Ne vous croyez pas au bout de vos peines quand vous obtenez le précieux sésame, car vous pouvez aussi la perdre ou en être déchu sous certaines conditions.

Le préalable à la déchéance de la nationalité française

Il faut d’abord ne pas être Français de souche. Eh oui, ne sont déchus de la nationalité française que ceux qui viennent d’ailleurs et l’ont acquise en vertu de la loi (faveur ???) française.

Notification d'obtention de la nationalité française - Modifiée par Mawulolo
Notification d’obtention de la nationalité française – Modifiée par Mawulolo

Les actes pouvant induire la déchéance

Voici ce que dit la loi française dans l’article 25 du Code civil français .

L’individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d’État, être déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :

1° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;

2° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;

3° S’il est condamné pour s’être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;

4° S’il s’est livré au profit d’un État étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France.

En français facile on dira : « Lorsque vous venez d’ailleurs et que vous avez bénéficié de la nationalité française, évitez de devenir terroriste, coupable de haute trahison, d’espionnage ou d’actes préjudiciables à la France commis au profit d’un État étranger. »

Image : histoire-commune.blogspot.com
Image : histoire-commune.blogspot.com

Pour exemples concrets, évitez de devenir des « Amedy Coulibaly » ou des « frères Kouachi ». Ne soyez pas membres ou sympathisants de Boko Haram* ou de l’État islamique. Ne vous aventurez pas à vouloir attaquer des ambassades françaises à l’étranger ou des édifices historiques situés en France. Si cela vous vient à l’esprit d’attenter à la vie de Français, repensez-y par deux fois. Mon frère, si on t’a fait cadeau de la nationalité française là, tu n’es pas encore au bout de tes peines hein… La lutte ne fait que commencer donc si tu t’amuses à vouloir voyager vers la Syrie ou l’Afghanistan, sache bien ce que tu vas y faire. Si pour aller te laisser pousser la barbe ou apprendre à porter des turbans ou bien manier une kalachnikov, la déchéance t’attend à ton retour.

La tactique de contournement serait-elle de renier sa nationalité d’origine dès qu’on a acquis celle de la France ? La loi dit qu’il ne faut pas faire d’un individu un apatride, n’est-ce pas ?
Ne le croyez surtout pas car en matière de droit, il y a forcément un moyen pour arriver à ses fins.

Pour tout vous dire, je suis parfaitement d’accord avec la déchéance, car on dit chez moi « Quand tu es orphelin et que tu vis chez ta tante ou ton oncle, tu te dois d’accepter toutes les conditions qu’on t’impose ».
Vous ne me direz pas que vous ne saviez pas. Soyez donc sages et respectez bien les lois de la France que nul parmi vous n’est sensé ignorer.

Un homme (venu d’ailleurs et devenu français) prévenu en vaut deux. Sinon vous ne serez que des tirailleurs comme vos grands-pères. Hé oui, vous auriez tiré ailleurs pour rien.

Pour mes chers frères africains surtout (je sais que d’autres aussi le font), sachez aussi que vous ne devez pas dissimuler votre polygamie au moment d’acquérir la nationalité française. Sinon cela peut amener aussi à son retrait. Vaut mieux avoir des maitresses avec enfants que des femmes légitimes. D’ailleurs si elles étaient légitimes, les auriez-vous cachées ?

En attendant qu’une association comme « les restos du cœur »** s’occupe de vous comme des sans domicile fixe (SDF), vous restez des sans-nationalités françaises fixes (SNFF).

* Boko Haram : secte islamiste sévissant en Afrique de l'Ouest
**les restos du cœur : association française d'aide aux démunis (sans-abris et gens de la rue notamment)


Le vélo, notre cheval de fer

Le vélo, un engin à deux roues, introduit en Afrique par les Occidentaux était, jusqu’à récemment, l’un des moyens de transport les plus utilisés sur le continent en général et au Togo en particulier. Dans ce pays, le nom local « Gasô » de cet engin signifie « cheval de fer ».

Vélo au champ - Source : afrique-a-velo.jeremiebt.com
Enfants africains s’amusant avec un vélo – Source : un.org

Au départ, ce sont les missionnaires venus apporter la « Bonne nouvelle » (l’annonce de l’évangile chrétien), couplée à la colonisation, qui étaient les principaux cavaliers du cheval de fer. Par la suite, les émancipés et les riches de l’époque ont pu en avoir.

C’était une marque de bourgeoisie et de richesse. Les fonctionnaires, les grands cultivateurs en avaient, tandis que le petit peuple n’avait que ses pieds comme moyen de locomotion.

En avoir ou pas et apprendre à s’en servir

Nous durant notre enfance, dans les années 80 à 90, n’avait pas de vélo qui le souhaitait. Les enfants aisés du quartier en recevaient comme cadeau pour leur anniversaire ou d’autres occasions. Certains allaient à l’école avec.
Ceux qui avaient la chance d’en avoir depuis l’enfance grandissaient avec leur vélo et savaient déjà bien pédaler et avancer en équilibre sur un vélo.
Pour les moins nantis, il fallait attendre d’avoir un grand frère, une grande sœur, un oncle, une tante ou ses propres parents propriétaires d’un vélo, avant de se mettre

à l’apprentissage du pédalage. Et souvent, c’était à l’insu du propriétaire.
On devait se coller à un mur avant de se lancer et trouver son équilibre avec tous les risques que cela comportait. On pouvait chuter plusieurs fois avant d’atteindre une certaine stabilité, et encore, fallait-il savoir freiner ou bien manœuvrer le guidon. Les accidents n’étaient jamais trop loin.
Les « apprentis-cyclistes » les plus chanceux ont pu avoir quelqu’un qui les aidait en leur tenant fermement la selle pour les maintenir en équilibre.
Ce mode d’apprentissage était le plus passionnant. Les souvenirs étant meilleurs et toujours vivaces surtout si on en garde des cicatrices, conséquences de chutes ou d’accidents souvent mineurs.
Des fois, il fallait faire une certaine distance juste pour le plaisir de monter sur un vélo. Une des places « mythiques » à visiter était la place dénommée « Fréau Jardin » aujourd’hui appelée « Place Anani Santos ». On y allait pour louer des vélos et rouler. Les tarifs variaient selon le type du vélo, son âge et le temps d’utilisation prévu.
Un tour de terrain faisait 25 à 50 francs CFA tandis que 15 minutes de tour en ville ou dans les alentours faisaient 250 francs CFA. Les « une heure » étaient à 500 voire 700 francs CFA. On pouvait faire des économies toute la semaine pour y aller un mercredi après-midi ou un samedi, temps libres pour les élèves. Le dimanche, on pouvait retrouver les « bailleurs » de vélos à la plage ou d’autres lieux de grands rassemblements. Le terrain de Nyékonakpoè-Boka (un quartier de Lomé) aussi servait des fois.
Les courses et les compétitions (le lâcher de guidon appelée « San mé » ou la chenille, faire du « slalom » et autres jeux…) entre amis étaient de mise.

Et vinrent les vélos chinois

Par la suite, les Chinois ont permis d’avoir des vélos à bon marché. Mes compatriotes n’avaient plus besoin d’acheter la marque « Peugeot » qui demeurait trop chère. Les Chinois ont fait le bonheur de plus d’un en nous amenant des vélos bon marché.

Le marché de vélos d’occasion était situé à « Abattoir », non loin du grand marché de Lomé. Mais on pouvait aussi profiter des vélos vendus d’occasion par des expatriés en partance.

Grâce aux coûts abordables, presque tout le monde pouvait disposer du vélo, son cheval de fer.

Le spectacle garanti grâce au vélo

VTT, le guidon plat
VTT, le guidon plat

A côté des courses organisées par la Fédération togolaise de cyclisme et du tour du Togo, nous avions aussi les acrobates du vélo. Mes souvenirs me rappellent un certain « Kodjovi » qui était élève au Collège Straebler de Lomé. Il nous régalait par ses sauts par-dessus dix enfants couchés au sol et d’autres numéros lors des spectacles au stade de Lomé ou en ville.

Je me rappelle de quelques noms de champions cyclistes Togolais : Amavi Amakoué alias « Américain », Rodriguez Koffi, Moreira Komi. Les pionniers du cyclisme togolais.

Chacun son goût, chacun son métier

Il y avait aussi des métiers liés au vélo. Les vendeurs de yaourts, de glaces, de pain ne pouvaient s’en passer.

Les réparateurs de vélos, appelés « mécaniciens deux roues », étaient chargés des divers dépannages sur les engins. Ils intervenaient en cas de crevaison, pour boucher le trou dans la chambre à air, ou encore la remplacer. Souvent aussi, ils changeaient les chaînes, les roulements, les rayons et le système d’éclairage. Les Yoruba* (de Hogbonou** au Bénin) étaient les principaux acteurs de ce domaine et même la vente des pièces détachées étaient leur métier de prédilection.

Les décorations des vélos étaient aussi pittoresques les unes que les autres. Des autocollants par ci, des accessoires par là, chacun y allait de son inspiration pour avoir le plus beau vélo du quartier. Les rastas y allaient avec des effigies de Bob Marley et Alpha Blondy ou Jimmy Cliff tandis que les sportifs avaient Pelé, Maradona ou autres. Chacun sa couleur: du vert, jaune, rouge on passait facilement au bleu, blanc, rouge.

Vélo au champ - Source : afrique-a-velo.jeremiebt.com
Vélo au champ – Source : afrique-a-velo.jeremiebt.com

Nous avions divers types de vélos :

  • les vélos ordinaires
  • les vélos de course (qu’utilisaient les sportifs)
  • les vélos cross
  • les tout-terrain (nous les appelions VTT ou encore « guidon plat »)

De nos jours, l’engouement pour le vélo a beaucoup diminué. Les jeunes et même les enfants ne jurent que par les motos. Et ceci toujours grâce aux Asiatiques, qui inondent notre marché d’une grande quantité de marques de deux roues motorisées. Même au village, des gens vont au champ ou à la quête de bois de chauffage à moto, c’est dire que le vélo n’est plus le même élément de prestige qu’avant.

Au delà de ceux qui en ont encore, de nos jours, pour faire du sport, certains togolais à faibles revenus demeurent fidèles à leur cheval de fer. Pour cela, le vélo est de plus en plus considéré comme le véhicule du pauvre.

* Yoruba : groupe ethnique originaire du Nigeria vivant au Togo et au Bénin
** Hogbonou : nom traditionnel de Porto-Novo, capitale administrative du Bénin


Mondial 2015 de handball : l’équipe multinationale qatarie

Au mondial de handball qui vient de se terminer au Qatar, nous avons eu le plaisir de découvrir un autre type de conception de la valeur patriotique.
L’équipe nationale de handball du Qatar contenait en son sein des joueurs de 8 nationalités différentes dont certains ont déjà joué pour leur pays d’origine en catégorie sénior. Cette équipe qatarie est une véritable multinationale.

L'équipe de handball du Qatar
L’équipe de handball du Qatar

Les textes en termes de conditions pour jouer dans une équipe nationale de handball sont très souples et le Qatar en a profité. Le petit état très riche du Golfe a exploité les largesses de ce texte à souhait. Aussi retrouvons-nous 14 joueurs venant de 8 pays différents sur les 16 que comptait l’équipe. Roiné, le français de l’équipe nationale qatarie a même été champion du monde avec la France en 2011. Voici les pays d’origine de ces handballeurs Qataris : le Monténégro, la Syrie, la Bosnie-Herzégovine, Cuba, l’Espagne, la France et la Tunisie et l’Iran.

Beaucoup s’interroge sur la base de l’engagement de ces néo Qataris. Pendant que les concernés eux-mêmes réclament à cor et à cri aimer le Qatar par-dessus tout et le handball en plus, certains pensent que ce sont plutôt les pétrodollars qui ont fait effet. Vrai ou faux ? Je vous laisse répondre. Moi je ne dis rien  😀

Les spéculations vont aussi bon train sur ce qui leur est offert à chaque victoire. Ce qui est sûr, le nom du Qatar restera dans les annales comme finaliste du Mondial 2015 de handball sur son sol. Et c’est ça l’essentiel, n’est-ce pas ?

Lorsque l’on voit les restrictions faites dans les textes qui concernent le football, l’on peut se demander pourquoi la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) est plus stricte. Ne vous inquiétez pas, le football aussi était dans le même cas. Des joueurs ont pu évoluer dans plusieurs équipes nationales au gré de leur résidence. L’équipe italienne de football des années 1930 (championne du monde en 1934 et 1938) comptait plusieurs joueurs qui avaient représenté auparavant l’Argentine (Attilio Demaría, Enrique Guaita, Raimundo Orsi, Luis Monti), l’Uruguay ou le Brésil (Anfilogino Guarisi).
L’expérience a servi a verrouillé un peu le circuit. Aujourd’hui les binationaux suivent toute une procédure avant de pouvoir endosser le maillot de leur pays d’origine. Pour eux aussi, reste à savoir si c’est parce qu’ils n’ont plus la chance d’évoluer dans l’équipe « A » de leur pays d’accueil, que d’un seul coup leur amour pour la terre d’origine se révèle.

Les frères Karabatic et le trophée
Les frères Karabatic et le trophée

Dans tous les cas, le Qatar a respecté les lois dans leur esprit et dans leur lettre, ce qui lui a valu une place en finale de son mondial. Une finale disputée et perdue contre les « Experts »* Français. Les frères Karabatic et compagnie, c’était quand même du lourd pour la multinationale.

Pour un début, ce n’est pas mal pour le Qatar. Inchallah** la prochaine sera la bonne et peut-être qu’ils récupéreront certains « Experts » pour y arriver. Qui sait ?

Impossible n’est pas qatari.

 

* Les Experts : surnom donné à l’équipe de France de handball
** Inchallah : mot arabe signifiant « Si Dieu le veut » et traduisant un espoir


Pendant ce temps, Dakar est toujours en Amérique latine …

Pendant que nous sommes tous Charlie et que nous pleurons les deux mille morts, victimes de la secte islamiste Bokko Haram, le rallye jadis appelé Paris-Dakar se déroule en Amérique latine. Il se nomme désormais « Dakar » tout simplement.
Les raisons qui ont poussé les organisateurs à procéder à cette délocalisation sont les mêmes que celles qui nous font « hashtaguer » aujourd’hui #NousSommesCharlie ou encore #BringBackOurGirls.
Les premières menaces djihadistes et terroristes sur cet évènement sportif datent des années 2000 et ont finalement obligé les organisateurs à le délocaliser en Amérique latine depuis 2009.

Thierry Sabine, le créateur du rallye
Thierry Sabine, le créateur du rallye

Pensé en 1977, créé en 1978 et débuté en 1979, ce rallye qui regroupe motos et autos a faisait le bonheur des populations africaines surtout parce ça boostait le tourisme et le commerce dans les localités concernées par le passage. Il permettait aussi à certains petits Noirs de villages reculés de voir de temps en temps des Blancs d’assez près comme le dit le groupe Sexion d’Assaut dans son chant «A cœur ouvert».
Thierry Sabine, son principal créateur du rallye a laissé sa vie dans l’édition 1986 lors d’un accident d’hélicoptère. Il se serait retourné plusieurs fois dans sa tombe s’il savait qu’à cause de la bêtise humaine (menace islamiste et terroriste), son bébé a changé de continent.
africain devenu sud-américain, même l’immigration ne fait pas mieux en termes de rapidité de naturalisation.

Déjà à partir de l’édition 2000, le parcours fut modifié plusieurs fois et en 2008, le rallye n’a pu tenir. La faute à des menaces d’attentats terroristes identifiées par les autorités françaises et les services américains. Depuis cette année, plus rien ne sera comme avant dans la vie du rallye, ni des populations qui vivent sur le trajet qu’il empruntait surtout en Afrique. Il est aussi utile de préciser qu’en 1992, le rallye a plutôt relié Paris au Cap.

Le trajet du Dakar en Afrique
Le trajet du Dakar en Afrique

Au Sénégal, non loin de Dakar, l’arrivée du Dakar était constatée près du Lac Rose. Ce qui a fait fleurir des entreprises hôtelières et culturelles dans cette zone située à une trentaine de kilomètres de la capitale. Le profit pour la population s’étendait jusqu’à Dakar où les hôtels étaient pleins durant les périodes entourant l’arrivée du rallye.
Depuis que la menace islamiste a fait délocaliser le rallye, beaucoup de ces entrepreneurs sont tombés dans la misère ou dans la récession. D’autres ont dû trouver d’autres sources de revenus et d’autres activités. Depuis 2009 donc, le rallye se déroule en Amérique latine, en Argentine, au Pérou, en Bolivie et au Chili.

Apparemment les organisateurs ont eu le nez creux en procédant à cette délocalisation, car on voit que depuis ce temps la menace terroriste s’est accentuée et confirmée. Elle est même devenue une réalité : le Mali, la Libye, le Nigeria peuvent témoigner et ce n’est pas l’Algérie qui nous démentirait.

Espérer que le Dakar redevienne à Dakar semble être désormais une utopie au point où même les journaux du pays de la Téranga n’en disent plus rien quand cela débute en Amérique latine.

Pour tout ça #JeSuisCharlie et je vais le demeurer, je demande de #BringBackOurGirls, je dénonce #Baga2000, je……, je ……..

 

 


Sans vocation, le travail (être caricaturiste) n’est rien (Partie 3 et fin) – Hommage à Charlie Hebdo

J’avais une autre longue liste de métiers à mettre en exergue par rapport à la vocation pour cette troisième partie. Mais en hommage à ceux qui ont perdu la vie dans l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo, ce présent billet sera la dernière partie de la série « Sans vocation, le travail n’est rien ». Il va traiter justement du métier de caricaturiste.
Autant dire sans vocation et engagement, le caricaturiste n’est rien.

Dans la partie 1, nous avons traité des enseignants, des médecins, des agents des forces de l’ordre, des religieux et des journalistes. Dans la deuxième partie, il fut question des blogueurs, des footballeurs, des juges.

Les caricaturistes

Dessin de jeffikapi.mondoblog.org
Dessin de jeffikapi titré « A armes inégales » – (jeffikapi.mondoblog.org)

Être caricaturiste n’est pas donné à tout le monde. Et il faut cumuler assez de talents et de vocations pour être reconnu dans ce métier.

Cinq (5) aspects essentiels combinés font d’un individu un (vrai) caricaturiste :

  • Il faut savoir dessiner

Dessiner n’est pas donner à tout le monde. On peut s’y essayer, l’apprendre mais celui qui a le dessin au bout des doigts, comme on dit, fait toujours la différence. La formation en dessin ou peinture ne fait que révéler encore plus leur vocation. Le dessin est la base de la caricature.

A l’école primaire, nous étions notés sur 10 en dessin. Et déjà on en voyait qui culminait à 8 voire 9. Ils n’obtenaient pas les 10 car, dit-on en dessin, on ne peut avoir la totalité des points.

Des gens comme moi souffraient énormément alors que d’autres s’en sortaient trop bien, on dirait qu’ils sont nés avec des pinceaux dans les mains comme Obélix, tombé dans la marmite de potion magique du druide Panoramix quand il était petit.

  • Il faut savoir lire l’actualité ou les faits et les transformer

Caricature de Eyadéma (en casquette) à l'époque du journal satirique Kpakpa désenchanté
Caricature de Eyadéma (en casquette) et de Gilchrist (en rasta) à l’époque du journal satirique Kpakpa désenchanté

En plus de savoir dessiner, il faut avoir de l’imagination mais aussi et surtout savoir lire l’actualité ou les faits pour arriver à les transformer en mots simples résumant tout un développement. Tout un article doit être transformé souvent en une pensée ou une phrase qu’on prêt au personnage dessiné.
Si la vocation à cela n’y est pas, je ne vois pas comment on y arriverait. Il faut un talent particulier pour cela. Et cela, les gars de Charlie Hebdo en avait.
Mon adolescence au Togo a été bercée par les caricatures de journaux comme « La Parole » et « Kpakpa désenchanté » qui n’existent plus aujourd’hui. Le régime leur a fait vivre des moments bien difficiles à cause de leur audace caricaturale. C’était au temps forts du vent de l’Est qui soufflait sur le Togo.

  • Il faut avoir de l’humour

Les personnages de Gbich, le journal satirique ivoirien
Les personnages de Gbich, le journal satirique ivoirien

La force des caricaturistes réside dans la dérision qu’ils arrivent à ressortir même des sujets sérieux. Ils sont comme des metteurs en scène et sont dotés d’une inspiration sans borne. Il n’y a que la vocation pour donner ça.
Même sur mondoblog, notre camarade Jeffikapi est devenu célèbre par ses billets-caricatures.

Gbich et GoMagazine en Côte d’Ivoire font aussi leur preuve. On voit comment le personnage de Sergent Deuxtogo sert à dénoncer avec humour les abus policiers, comment Gazou montre les stratégies utilisées par certaines filles pour « doubler » les hommes, comment les « bienheureux » comme Jo ‘Bleck arrivent toujours à leur fin et je vous épargne des faits des autres personnages Zékinan, Cauphy, Tommy.

  • Il faut être engagé et ne pas avoir peur de la mort

Avec les évènements de Paris, je suis obligé de rajouter que les caricaturistes, les vrais doivent être engagés et ne pas avoir peur de la mort. Ce que nous a démontré Charb. Avant même d’être tué, il avait déjà sorti des phrases et des caricatures que l’on traite aujourd’hui de prémonitoires.
Traiter des sujets qui dérangent peut être suicidaire mais c’est cela la force des caricatures. Elles sont dérangeantes, piquantes et sont de forts belles critiques à l’endroit de tous.

Les 4 caricaturistes assassinés
Les 4 caricaturistes assassinés – Crédit Image lci.tf1.fr

Vivement que les gars tombés, le crayon et la feuille à la main ne le soient pas inutilement.
Un crayon de cassé, deux nouveaux crayons de créés. Une feuille déchirée, deux nouvelles feuilles de créées.
Sans engagement, la caricature n’est rien.

Que la terre vous soit légère…. #NousSommesTousCharlie

 

 


Sans vocation, le travail n’est rien (Partie 2)

Dans les langues africaines, la vocation pour un métier est souvent considérée en ces termes : « Il a ce métier dans le sang ». Ce qui indique clairement qu’il y a un sens inné. La vocation peut donc être définie  comme le résultat de nos aspirations innées et de nos capacités réelles.

Dans la partie 1, nous avons traité des enseignants, des médecins, des agents des forces de l’ordre, des religieux et des journalistes.
Nous continuons notre tour d’horizon des métiers pour lesquels la vocation est plus que primordiale.

Je commence par là où j’avais terminé.

  • Les blogueurs

Expression de vocation - https://www.buziness24.com/les-5-piliers-du-blogueur-debutant/
Expression de vocation – https://www.buziness24.com/les-5-piliers-du-blogueur-debutant/

On peut se déclarer blogueur, c’est vrai. Mais l’être dans la réalité dépend de l’avis des lecteurs et internautes. Et cet avis est souvent le révélateur de notre capacité ou de notre vocation.

Ce sont le style de rédaction et la pertinence des sujets abordés qui font de nous des blogueurs digne de ce nom. Lorsque l’on a de bons sujets mais qu’on n’arrive pas à les faire partager, cela montre qu’il y a un problème de fond. Un blogueur est un « mini-écrivain », s’il n’est pas un écrivain à part entière.  Il est un « mini-journaliste », s’il n’est pas un journaliste à part entière.

Vous êtes d’accord avec moi, on peut devenir écrivain certes mais il faut « naître » d’abord écrivain. Le blog n’est que l’extension de l’écriture par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). L’inspiration ne se commande pas et donc sans vocation on ne peut que tomber dans le plagiat. Encore que pour bien plagier, il faut en avoir la capacité 😀

La plateforme Mondoblog procède à une sélection de presque 150 blogueurs par an. Je suis sûr que la plupart des sélectionnés sont plus des blogueurs par vocation que par formation. Ils viennent de plusieurs métiers mais ont une certaine capacité d’écriture. Et des vocations, on peut en avoir plusieurs.

Soit on est un blogueur à part entière (et tout le monde le reconnaitra) ou on est un blogueur entièrement à part (donc à côté de la plaque comme on dit).

  • Les sportifs

On disait de certains amis au quartier qu’ils aiment le football mais que le football ne les aime pas. Cela veut tout dire. Par contre d’autres personnes ont tout le talent pour être des sportifs de haut niveau mais cela ne les a jamais intéressé. On peut dire que la vocation n’y était pas ou qu’ils n’ont trouvé personne pour stimuler cette vocation.

Avec les footballeurs professionnels, on peut voir des talents divers. Certains le deviennent à force de travail et de capacités physiques. Mais certains ressortent du lot par ce qu’on appelle le talent naturel et une passion sans borne. Et c’est cela qui traduit la vraie vocation.

Mickael Jordan
Mickael Jordan

Avez-vous vu les dribbles chaloupés inventés sur l’instant par Augustin Jay-Jay Okocha ? Les passements de jambes de Ronaldo, le Brésilien ? Les amortis de Zinedine Zidane ? Les frappes sur-puissantes de Georges Weah et de Cristiano Ronaldo? Les courses avec le ballon collé au pied de Messi ou de Maradona ? Les parades de Neuer et d’Enyema?
Là, on sent le vrai talent brut qui a été ensuite travaillé. Et à cela s’est ajoutée la passion.
On a de grands basketteurs en NBA (National Basketball Association) aux USA mais on peut reconnaître que jusqu’à aujourd’hui c’est difficile de trouver une comparaison à Mickael Jordan, qui malgré sa retraite sportive, demeure célèbre.
Un Tony Parker ou encore un Lebron James, vous n’allez quand même pas me dire que c’est juste du talent. Il y a aussi une vocation selon moi.
On peut aussi parler de Nadal, Federer, Florent Manadou et autres dans d’autres disciplines.

A l’œuvre, on reconnait celui qui a la vocation.

  • Les juges

Le juge partial - Photo : www.michelledastier.com
Le juge partial – Photo : www.michelledastier.com

Le métier de juge est d’une importance capitale dans nos sociétés. Ils sont amenés à trancher, à donner raison ou tort, lors de différents litiges. Ces litiges concernent souvent des valeurs morales et/ou financières.
On a donc besoin des juges désintéressés exerçant le métier par vocation et non des arrivistes de tout bord. Il faut des juges qui acceptent de traiter des affaires de millions ou de milliards malgré le fait qu’ils prennent le métro ou le bus comme tout le monde.

Les juges exerçant par vocation ont souvent ce qu’on peut appeler un sixième sens, qui leur donne un certain flair pour leurs investigations. Leur capacité de jugement est très grande et repose sur des bases solides. Dans ce métier, on doit avoir plus que ce que la simple logique peut conférer. Et dans ce sens, la vocation fait la différence. La vocation pour le métier peut induire l’impartialité, la droiture et la résistance à la corruption. Ce qui ne sera pas le cas pour celui qui y est venu juste pour son ventre.

Avec les juges arrivistes et dont la vocation pour le métier fait des doutes, la justice devient une toile d’araignée. Eh oui, les petites proies restent piégés dans la toile d’araignée tandis que les grosses proies les détruisent.

Stendhal disait : « La vocation, c’est avoir pour métier sa passion ».
La vocation sans le talent n’existe pas mais le talent sans la vocation existe.

(Troisième partie à suivre)


S’occuper des filles-mères, c’est bien. Et les garçons-pères ?

A Lomé (Togo), on leur donne le sobriquet de « Vi-pères ». Ce n’est pas pour dire qu’ils sont venimeux comme des vipères mais juste pour dire qu’ils sont des pères précoces. (« Vi » en mina* veut dire « enfant », donc « enfant-père »).
Souvent pour ne pas dire toujours, lorsque l’on traite des questions de grossesse précoce, la tendance générale impose presque de ne parler que des filles.
De mon point de vue, nous pouvons aussi traiter de ce que peuvent vivre les auteurs de ces grossesses surtout s’ils sont aussi jeunes et mineurs comme la fille.

Les garçons-pères aussi ont droit à notre regard. Je les situe dans la catégorie des moins de 20 ans.

L’extrait ci-dessous, corrigé par mes soins, posté par un homme seul à éduquer son bébé traduit parfaitement mon sentiment qui sous-tend ma rédaction. (Cliquez ici pour voir le post en entier)

« On en trouve des blogs ou des sites pour des jeunes mères ou des filles mères célibataires ou, quand il s’agit des filles, il y a pleins de trucs pour elles, mais pour les mecs… je cherche encore!
Nous aussi nous en avons besoin…moi j’en ai besoin !
Partager ces expériences, et s’écouter…..je crois que c’est important, parfois, de savoir que tu n’es pas le seul mec dans la merde!
Il ne s’agit pas d’une revendication pour blesser les filles, non juste d’une réalité qui est là! ».

Voyons donc ce que peut vivre un garçon-père :

  • Sentiment de culpabilité (choc émotif)

Garçon-père - Image libre Pixabay - Retouche par Mawulolo
Garçon-père – Image libre Pixabay – Retouche par Mawulolo

Pour un garçon très jeune auteur d’une grossesse, un sentiment de culpabilité peut l’assaillir. Ce qui le pousse d’abord à refuser être l’auteur de la grossesse et à ne l’accepter que s’il se sent rassuré ou forcé. Je lisais un article du journal béninois « L’évènement précis » sur deux jeunes filles mineures et élèves en état de grossesse. J’y ai lu que le garçon tout aussi jeune que l’une fille n’a accepté être l’auteur de la grossesse qu’après l’intervention de la gendarmerie. Le recours à la force avant que le garçon n’accepte traduit tout le drame intérieur qu’il vit.
Dans des cas d’espèce, le garçon a tout comme la fille besoin d’un accompagnement psychologique pour l’aider à mieux gérer cet aspect nouveau dans sa vie. La famille ou des structures adéquates peuvent (doivent) servir à cela. D’ailleurs les organisations non gouvernementales ou les services sociaux qui s’occupent des filles mères peuvent valablement prendre en charge les garçons pères aussi. Sinon ce serait de la discrimination.

  • Rejet familial et social

Lorsque la famille ne prend pas en charge le jeune garçon, il se sent rejeté par la famille et par la société. Il y a des familles qui expulsent leurs fils sous le prétexte que s’il est capable de mettre une fille enceinte, c’est qu’il peut s’assumer. En dehors de la famille si le garçon n’ a aucun recours, il peut devenir un enfant de la rue qui vivra de larcins ou autres.

Si le garçon évoluait dans un groupe constitué d’une association religieuse, il est traité de pécheur et de fornicateur car pour le christianisme et l’islam, la conception ne peut se faire que dans les liens du mariage. Ni hors, ni avant. Il peut perdre l’affection de son groupe au moment où il a le plus besoin de soutien. Dans les cas extrêmes, il peut même être excommunié. Moi je pense que c’est plutôt d’un accompagnement dont le garçon a besoin.
J’ai lu avec intérêt cet article de Radio Okapi qui indique que des institutions religieuses de formation refusaient en 2007 les inscriptions concernant les filles-mères et les garçons-pères.
L’article indique que c’est une mesure pour lutter contre le phénomène des grossesses précoces.
Je ne sais pas si les résultats escomptés ont été atteints ou si cette mesure existe encore à ce jour.

  • La déscolarisation et le retard scolaire

La déscolarisation, qui peut être une conséquence du rejet familial si l’enfant se retrouve dans la rue, est parfois décidée par certains.
« Comme tu as décidé d’être père, tu vas désormais laisser l’école pour apprendre un métier pour subvenir à tes besoins » sont des phrases déjà entendues chez des parents dont le garçon a eu la malchance d’avoir donné le coup de hanches de trop. (Excusez-moi l’expression).
Surtout si c’est un garçon qui n’était pas trop brillant à l’école ou avait un retard dans sa scolarité.

Les aînés (G) doivent être un soutien pour le garçon-père (J)- Image libre Pixabay
Les aînés (G) doivent être un soutien pour le garçon-père (J)- Image libre Pixabay

Le rejet par la famille et par la société peut aussi avoir des effets négatifs sur les résultats scolaires du garçon. Si ce dernier n’est pas doté d’une certaine force morale, il ne pourra rester concentrer sur ses études d’autant plus que déjà à l’école le regard des aînés et de ses collègues pèsent sur lui. Son statut de père peut lui être rappelé à chaque faux-pas.

Si vous me dites que le garçon l’a bien voulu, je pourrai vous répondre la fille aussi.
Autant les filles-mères ont besoin d’attention et de réconfort, autant les garçons-pères aussi en ont besoin. L’égalité homme-femme exige cela.
L’éducation sexuelle dès le bas âge peut aider à résoudre ces problèmes mais chez nous en Afrique, c’est plus facile à dire qu’à faire.

C’était ma réflexion du jour…

P.S : On en parle si peu que même trouver des images d’illustration est un chemin de croix….

 * mina : langue parlée au Sud-Togo, principalement à Lomé

 


Accueil d’immigrés et de réfugiés : faire du bien peut se retourner contre soi

Les derniers 24 heures en Australie nous ont tenus en haleine. Un scénario digne des séries « 24 heures chrono » ou encore « Homeland » s’est soldé par la mort de 3 personnes dont le preneur d’otage, un iranien d’origine.

Le preneur d’otage en question est un iranien, Man Haron Monis, qui s’est réfugié en Australie depuis seize ans. En lui accordant l’asile, je suis sûr que l’Australie n’avait jamais imaginé que cela se retournerait contre elle d’une façon sanglante.

Ce qui m’amène à me demander s’il faut toujours accueillir tous les immigrants ou tous les réfugiés au risque qu’un jour ils ne vous mettent en danger.

Man Haron Monis, auteur de la prise d'otage de Syndney - Photo : Reuters TV
Man Haron Monis, auteur de la prise d’otage de Syndney – Photo Reuters TV

La vie de ce réfugié a été une menace permanente pour la société australienne. Je me demande pourquoi il n’a pas été mis en prison avec tous ces faits. Moi je trouve les occidentaux trop gentils avec leurs affaires de liberté sous caution ou sous contrôle. Le forcené avait plusieurs affaires devant les tribunaux : harcèlement sexuel, assassinat de son ex-femme. Sur son site web il a affiché son extrémisme religieux et son soutien à l’organisation État Islamique.
Il aurait fallu que l’État australien le surveille plus que ça et le meilleur endroit aurait été une prison. Son instabilité mentale était un fait reconnu, pourtant il n’était pas dans un asile.
Les résultats sont là aujourd’hui avec la perte de vies humaines. En mettant sa banderole avec « il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète », il a oublié certainement d’ajouter « Et Allah ne permet pas qu’on ôte la vie à son prochain ».
J’espère vivement que Man Haron Monis n’a pas eu le temps d’endoctriner quelques jeunes fragiles qui vont perpétuer sa cause et son fameux combat.

Je crois qu’ici l’adage qui dit « un bienfait n’est jamais perdu » a trouvé son antithèse.

  • Même l’Afrique en souffre

Je suivais un reportage titré « Tanger, fin de parcours » sur France24 au Maroc. Il y était question de la cohabitation parfois tendue entre les habitants de la ville et les migrants, installés dans le pays avec comme premier objectif trouver une pirogue pour passer la Méditerranée ou arriver à franchir les grillages de Ceuta ou Melilla vers l’eldorado européen.

© AFP - Des migrants subsahariens dans le centre d'accueil de Melilla
Des migrants subsahariens dans le centre d’accueil de Melilla – Photo AFP

Mieux encore ils sèment le désordre partout où ils sont.
Je n’excuse pas le comportement xénophobe de certains Marocains envers les migrants noirs mais je suis désolé de dire que, parfois, certains de mes frères noirs le méritent bien. Ils squattent des appartements de force et ne veulent plus en sortir quand on le leur prête gratuitement pour un court temps.
Il n’est pas rare de trouver des africains ayant raté leur projet d’immigration se transformer en voleurs et/ou dealers de tout acabit dans leur pays maghrébin d’accueil.

Comment peut-on réclamer qu’on respecte ses droits quand on est prêt soi-même à prendre une pirogue pour traverser l’océan ?
Comment peut-on réclamer qu’on respecte nos droits si nous-mêmes nous sommes capables de risquer notre vie en montant sur des grillages barbelées hautes de 7 mètres ?
Comment pouvons-nous réclamer le respect de nos droits lorsqu’on peut aller vivre dans la forêt dans un pays qui n’est pas le nôtre ?

Le Front national et la droite française ont encore beaucoup de raisons valables pour lutter contre l’immigration et ce n’est pas de leurs fautes puisque les immigrés eux-mêmes donnent le bâton avec lequel on les frappe.
Accueillir des immigrés ou des réfugiés doit être un véritable processus sélectif et rigoureux. Cela doit être fait sans complaisance pour que le bien qu’on veut faire ne se retourne contre soi.

 


Sans vocation, le travail n’est rien

Avant les années 70, et surtout avant qu’on arrive à la crise de l’emploi que nous vivons actuellement, beaucoup de métiers étaient suscités par la vocation et la passion. De nos jours, tout le monde exerce tous les métiers pour peu qu’ils puissent en vivre.

La vocation est cette chose qui donne à l’individu de l’amour pour son métier. Et surtout si ce métier ressemble à un service à rendre aux autres. Le choix d’un métier est, de nos jours, souvent guidé par des raisons alimentaires ou par la recherche effrénée de popularité. Ce choix hasardeux amène des dérives et des brebis galeuses dans la bergerie des emplois. Panorama des métiers qui, selon moi, ont besoin d’une certaine vocation.

L’enseignement

Être instituteur, à l’époque, était un vrai sacerdoce. Et on sentait que les maîtres d’écoles, comme nous les appelions, aimaient leur métier. Même quand il leur arrivait de corriger un élève par la chicotte, je vous assure que c’était par amour du travail bien fait.

Photo : https://la-caricature-de-l-ecole.e-monsite.com
Photo : la-caricature-de-l-ecole.e-monsite.com

De nos jours, on voit de tout dans les écoles et surtout avec le foisonnement des écoles privées. Ceux qui ont raté leur cursus universitaire et qui de surcroît n’ont aucune passion ni vocation pour l’enseignement, deviennent des instituteurs et même des professeurs dans les collèges. Ils sont enseignants pour des raisons alimentaires. Et cela se voit dans leur comportement.

Ils révèlent un manque criard d’amour pour leur travail et de pédagogie. Au lieu de donner consciencieusement les cours, ils trouvent des stratégies pour imposer des « travaux dirigés » (TD) payants et des répétitions obligatoires. Les élèves non inscrits dans ces cours privés, risquent des mauvaises notes toute l’année.
Cela contribue à la baisse du niveau de nos systèmes éducatifs. Les enseignants sans vocation ne participent donc qu’à une course à l’enrichissement par tous les moyens, peu importe comment, et aux résultats obtenus par les élèves.
Mon collègue mondoblogueur Otibou en a fait l’expérience. Lisez sa mésaventure.

La médecine

Ici, de lourdes menaces pèsent sur la vie des patients. Ce genre de médecins transforme le serment d’Hippocrate en serment d’hypocrite. Ils n’en ont que pour l’argent et si vous n’en avez pas, vous pouvez mourir faute de soins. Et ils n’en éprouveront aucun regret. C’est tout le contraire de ce sur quoi ils ont prêté serment à l’obtention de leur titre de médecin. Et pourtant dans ce serment, il est bien indiqué que des soins peuvent être donnés à l’indigent. Le manque de vocation fait oublier le serment dès qu’ils le prononcent.

D’autres ne font leurs études dans aucune école digne de ce nom et se disent formés dans les cliniques. Souvent, c’est le cas pour les sages-femmes et les infirmiers. Comment peut-on apprendre ces métiers comme on apprend à faire la cuisine avec maman ou bien comme on apprend la mécanique dans les ateliers ?

Les forces de l’ordre

Sergent Deutogo créé par Bob Kanza
Un policier véreux

Dans presque tous les pays, les corps qui recrutent le plus ce sont la police, la gendarmerie et l’armée. Plus besoin d’avoir une détermination allemande, ni un courage indien ou encore une discipline digne des tirailleurs pour s’engager. Même défendre sa patrie ou ses compatriotes semble être le cadet des soucis de ceux qui s’engagent sans vocation. L’essentiel pour eux est juste d’avoir un salaire à la fin du mois. Bonjour donc les dérives.
Quand des malfrats tirent quelque part, on voit ces genres d’agents des forces de l’ordre se cacher plutôt que d’aller défendre la population. Quand ils doivent vous produire un document administratif, vous remarquez que toute leur mauvaise volonté ne peut être changée que par un geste : leur graisser la patte.

Cette catégorie n’a aucune notion du terme « être au service des populations ». Je précise quand même que je ne soutiens pas les gouvernements qui maintiennent les effectifs des forces de l’ordre dans la précarité.

Les religieux

Là, c’est le comble. Être pasteur, prêtre ou imam est une fonction prestigieuse et spirituelle. Normalement, pour exercer ces métiers, il faut une dose sérieuse de vocation. A cela il faudrait ajouter des études approfondies en théologie et en sciences religieuses. Ne me dites surtout pas que vous croyez en un appel du genre « Dieu vers Moïse ». De toutes les façons Moïse avait été élevé dans la maison de Pharaon car adopté dès l’enfance par la fille de ce dernier. Il n’était donc pas du tout non instruit. De nos jours, des brebis galeuses sont dans la bergerie de Dieu alors qu’ils sont préposés être les bergers.

Au lieu de s’occuper de tous les fidèles, on les voit beaucoup plus avec et chez les riches. Oui, le matériel prend le dessus. Ils n’ont d’yeux que pour ceux qui leur donnent les plus et ne leur refusent rien.

Le journalisme et la communication

Quand vous lisez certains articles tant dans les journaux que sur le Web, vous pouvez tomber à la renverse. Je ne vais citer aucun exemple ici mais Molière se serait retourné plusieurs fois dans sa tombe s’il voyait ce qui est fait de sa langue.

Certains présentateurs, qui se prétendent eux-mêmes journalistes alors qu’ils n’ont aucune formation, nous agressent les oreilles tous les jours avec des expressions françaises bizarres. Je me dis souvent que c’est le français qui ne les aime pas. Même en langue nationale, ils ratent le coche.

Si ce que je dis n’est pas vrai, comment alors expliquer qu’il y a des gens, qui ne sont pas formés (sur le tas ou dans une école) en tant que journalistes ou présentateurs, qui font mieux en terme de rédaction ou d’expression que ceux qui se prétendent comme tels.

Pour finir, je me demande si je dois dire qu’être blogueur aussi doit dépendre d’une vocation. Dans tous les cas, quand je parcours certains sites et blogs, je suis consterné. Je pense que je peux dire sans risque de me tromper que « être un (vrai) blogueur, cela se mérite ».

Vous allez certainement me dire qu’on ne naît pas blogueur mais qu’on le devient. Laissez moi vous dire que moi je crois qu’il faut avoir une petite vocation en soi. Ce petit « quelque chose » qui fait la différence.

Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait aucune différence entre Messi, Ronaldo, Neuer, Zidane, Neymar, Pelé, Maradona, Drogba, Zlatan* et les autres joueurs non professionnels.

Sans vocation, difficile de montrer un talent particulier à exercer un métier.

*Liste non exhaustive des prodiges du football, à compléter à volonté.