Tous les jours en venant au travail, je suis consterné par la vue de chats écrasés par des véhicules et gisant sur la chaussée ou sur le bord des voies. Le nombre est considérable.
Dans tous les immeubles, dans toutes les maisons, dans toutes les administrations de Dakar, des chats vivent et circulent. Et souvent ils n’appartiennent à personne. Tout simplement des chats errants dont le nombre est sans cesse croissant. Cette prolifération commence par vraiment m’inquiéter. Ce qui ne semble pas être le cas pour les municipalités et les services d’hygiène. Et encore moins pour les autorités chargées de la santé publique.

D’où viennent-ils ?
D’après mes enquêtes, non corroborées officiellement, ce sont des chats «municipaux» ou «coloniaux» à l’origine. Il semble, qu’à une certaine époque, la municipalité les aurait acquis pour combattre les souris et les rats qui ont envahi certains quartiers de la ville de Dakar. D’autres encore affirment que c’est à l’époque coloniale que les chats ont été introduits pour combattre les souris et rats dans les magasins du port où était stocké l’arachide à exporter. Un combat bio dont la suite a été une reproduction que personne n’a contrôlée. A ce lot de chats «municipaux » et «coloniaux», de par leurs grands-parents, se sont ajoutés d’autres qui ont préféré fuir leur maître pour rejoindre les bandes libres. Ou encore certains propriétaires préfèrent jeter hors de leur maison les chatons nouveaux nés ou les chats trop vieux de peur d’en avoir trop chez eux.
Les miaulements et les feulements particuliers que j’entends sur le toit de ma maison, chaque nuit, m’ont fait comprendre le rythme de procréation de ces êtres. Le rythme de reproduction des chats est en moyenne de 3 à 4 portées par an. Ce qui donne une possibilité de 12 à 16 chatons sur cette période. Douze chattes nous donneront donc au moins 144 chatons l’année.
Nous les logeons et les nourrissons
De gré ou de force, ces chats sont à nos charges même si c’est dans nos poubelles qu’ils se nourrissent. D’ailleurs, lorsque nous oublions de bien fermer nos portes et fenêtres, ils rentrent allègrement dans nos cuisines et se servent.
Leurs logements sont nos jardins, nos toits, sous nos escaliers extérieurs et dans tous les autres coins disponibles. Les hôpitaux, les cliniques, les lieux de travail aussi en font partie. Nous avons beau les chasser, ils reviennent. Lorsqu’il pleut à Dakar, il nous faut éviter de passer aux abords des toits de maison car les premières coulées d’eau font descendre leurs crottes. En période de froid, ils se mettent sous les véhicules dont le moteur est encore chaud. Souvent lorsqu’on démarre son moteur le matin, il faudra faire attention à ne pas en écraser un ou plusieurs. Un véritable envahissement.
Nous ne les mangeons pas
En Côte d’Ivoire, au Gabon, dans les deux Congo, au Bénin, au Togo, au Ghana, au Cameroun les chats sont une viande de consommation très prisée pour une certaine catégorie d’habitants. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal. Peut-être qu’on les considère un peu comme des sorciers. Cela aussi favorise leur prolifération. Au moins cette consommation aurait pu servir de régulateur démographique. Ne vous inquiétez pas, moi-même je ne suis pas consommateur de cette viande.
Et puis ces chats errants de Dakar se retrouvent en grand nombre à certains carrefours comme des jeunes qui viennent causer.
Un problème de santé publique

Cette prolifération de chats errants deviendra, à coup sûr, un problème dans l’avenir. Il y aura bien un jour où le nombre de chats par habitant à Dakar sera tel qu’on devra craindre pour nos vies. J’exagère peut-être mais moi cela m’inquiète. Parmi ces chats, il y en a qui sont assez agressifs. Dans le lot que je vois souvent chez moi, il y en a un qui ne fuit jamais quand on les chasse mais hérisse plutôt ses poils.
Il faudra procéder à la stérilisation et à la vaccination des chats errants. Le chat peut transmettre à l’homme la toxoplasmose. Et si une femme enceinte le contracte, cela peut conduire à la mort du fœtus. L’on ne peut passer sous silence la rage féline, qui peut aussi être mortelle pour les êtres humains. Et la liste ne s’arrête pas à ces deux maladies.
Malheureusement ici à Dakar, rien n’est fait dans ce sens. Et ces chats traînent dans nos maisons et touchent, malgré toutes nos précautions, à certains de nos objets.
Dans tous les cas, si la municipalité ne prend pas ses responsabilités les Dakarois finiront par le faire eux-mêmes. Et c’est là que nous verrons des défenseurs des droits des animaux élever la voix parce que je suis sûr que les solutions de la population seront radicales.
Pour ma part, j’espère vivement que les autorités trouveront bientôt une solution. Si cela n’est pas fait, il va falloir amener un contingent de Congolais, Gabonais, Camerounais, Béninois, Togolais et Ghanéens consommateurs de chats ici. Ils vont vite régler le problème.
Les autorités municipales ou des services d’hygiène et de santé publique doivent s’attaquer à ce réel problème sans oublier les chiens errants.
Bien à vous.
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