Je préviens mes amis qui envisagent visiter, un jour, mon pays d’accueil le Sénégal.
Préparez-vous psychologiquement à affronter le riz sous toutes ses formes. Au Sénégal, à part la politique, une pénurie de riz aussi peut amener la population à sortir et manifester.
Il s’appelle tiep (lire tchep) en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.
Je vous vois sourire croyant que les noms de tous les plats à base de riz vont commencer par « tiep », détrompez-vous et lisez les lignes suivantes.
Un autre conseil, au Sénégal, quel que soit le nom du plat qu’on vous sert, dites-vous que c’est à base de riz, pariez et goûtez. Vous aurez 90% de chance de viser juste.
Le tiéboudiéne
En wolof, le poisson s’appelle « diène ». Tiep bou diéne veut donc dire « riz au poisson ». Et sa forme contractée donne « tiéboudiéne« . Au-delà on peut avoir du tiep bou yapp (à la viande) ou le tiep bou guinar (au poulet). Le tiep bou diene peut être de couleur « rouge » ou « blanche ». Plusieurs rajouts sont possibles avec des morceaux cuits de manioc, de patate douce, du chou et d’autres assaisonnements sénégalais.
On a aussi le tiep bou kéthiakhe (riz au poisson fumé, séché).
Le tiéboudiéne demeure le plat sénégalais le plus connu.
Le yassa
Ce plat se déguste avec une sauce à base d’oignons. On a le yassa poulet, le yassa viande et le yassa poisson mais rien ne peut remplacer le riz blanc qui demeure l’accompagnement exclusif de ce plat. Du jus de citron rajouté en mangeant confère à ce plat une saveur particulière.
Le mafé
Sauce à base de pâte d’arachide, le mafé peut être préparé avec de la viande de bœuf ou de mouton et même du poisson. L’accompagnement est exclusivement le riz blanc. Encore et toujours cette chère céréale. Un peu de gombo rajouté dans cette sauce vous donne le mafé kandja.
Le soupe kandja
Le gombo, un légume tropical, permet d’obtenir une sauce gluante bien savoureuse dans laquelle on met de l’huile de palme. On y rajoute le riz blanc pour obtenir ce plat appelé soupe kandja.
Le mbakhal (dakhine) saloum
Dans ce plat, le riz est aussi présent et est traité d’une manière particulière. Ce qui le rend pâteux.
Nous allons finir avec les plats de la Casamance, région du Sud du Sénégal.
Le tiébou diola ou le « c’est bon »
Quand les Casamançais s’y mettent, ça change tout. Ce plat, que vous trouverez dans les restaurants sénégalais sous l’appellation commerciale « C’est bon », est une compilation d’huile rouge, de poisson grillé, d’oignon, de crevettes et autres. Le tout accompagné de riz blanc.

Le caldou
Un plat casamançais dans lequel on retrouve du poisson et de l’huile de palme. Il est accompagné de riz blanc sans oublier la sauce au citron vert.
Le gatosse
Ici, il s’agit de la sauce graine (à base de noix de palme) accompagnée de riz bien blanc.
Il existe évidemment d’autres plats à base de mil ou autres céréales mais le riz reste et demeure le roi dans l’alimentation sénégalaise.
Mon étonnement est assez grand quand j’entends dire que la cuisine sénégalaise est riche ou variée. Peut-être qu’elle est riche dans le traitement qu’elle accorde au riz mais pas en variété.
Comme quoi au pays de Senghor, le riz est roi. Et la fille sénégalaise ne sachant pas le préparer est comme une rivière sans poisson et peut difficilement prétendre épouser un Sénégalais bon teint.
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