Avant les années 70, et surtout avant qu’on arrive à la crise de l’emploi que nous vivons actuellement, beaucoup de métiers étaient suscités par la vocation et la passion. De nos jours, tout le monde exerce tous les métiers pour peu qu’ils puissent en vivre.
La vocation est cette chose qui donne à l’individu de l’amour pour son métier. Et surtout si ce métier ressemble à un service à rendre aux autres. Le choix d’un métier est, de nos jours, souvent guidé par des raisons alimentaires ou par la recherche effrénée de popularité. Ce choix hasardeux amène des dérives et des brebis galeuses dans la bergerie des emplois. Panorama des métiers qui, selon moi, ont besoin d’une certaine vocation.
L’enseignement
Être instituteur, à l’époque, était un vrai sacerdoce. Et on sentait que les maîtres d’écoles, comme nous les appelions, aimaient leur métier. Même quand il leur arrivait de corriger un élève par la chicotte, je vous assure que c’était par amour du travail bien fait.
De nos jours, on voit de tout dans les écoles et surtout avec le foisonnement des écoles privées. Ceux qui ont raté leur cursus universitaire et qui de surcroît n’ont aucune passion ni vocation pour l’enseignement, deviennent des instituteurs et même des professeurs dans les collèges. Ils sont enseignants pour des raisons alimentaires. Et cela se voit dans leur comportement.
Ils révèlent un manque criard d’amour pour leur travail et de pédagogie. Au lieu de donner consciencieusement les cours, ils trouvent des stratégies pour imposer des « travaux dirigés » (TD) payants et des répétitions obligatoires. Les élèves non inscrits dans ces cours privés, risquent des mauvaises notes toute l’année.
Cela contribue à la baisse du niveau de nos systèmes éducatifs. Les enseignants sans vocation ne participent donc qu’à une course à l’enrichissement par tous les moyens, peu importe comment, et aux résultats obtenus par les élèves.
Mon collègue mondoblogueur Otibou en a fait l’expérience. Lisez sa mésaventure.
La médecine
Ici, de lourdes menaces pèsent sur la vie des patients. Ce genre de médecins transforme le serment d’Hippocrate en serment d’hypocrite. Ils n’en ont que pour l’argent et si vous n’en avez pas, vous pouvez mourir faute de soins. Et ils n’en éprouveront aucun regret. C’est tout le contraire de ce sur quoi ils ont prêté serment à l’obtention de leur titre de médecin. Et pourtant dans ce serment, il est bien indiqué que des soins peuvent être donnés à l’indigent. Le manque de vocation fait oublier le serment dès qu’ils le prononcent.
D’autres ne font leurs études dans aucune école digne de ce nom et se disent formés dans les cliniques. Souvent, c’est le cas pour les sages-femmes et les infirmiers. Comment peut-on apprendre ces métiers comme on apprend à faire la cuisine avec maman ou bien comme on apprend la mécanique dans les ateliers ?
Les forces de l’ordre
Dans presque tous les pays, les corps qui recrutent le plus ce sont la police, la gendarmerie et l’armée. Plus besoin d’avoir une détermination allemande, ni un courage indien ou encore une discipline digne des tirailleurs pour s’engager. Même défendre sa patrie ou ses compatriotes semble être le cadet des soucis de ceux qui s’engagent sans vocation. L’essentiel pour eux est juste d’avoir un salaire à la fin du mois. Bonjour donc les dérives.
Quand des malfrats tirent quelque part, on voit ces genres d’agents des forces de l’ordre se cacher plutôt que d’aller défendre la population. Quand ils doivent vous produire un document administratif, vous remarquez que toute leur mauvaise volonté ne peut être changée que par un geste : leur graisser la patte.
Cette catégorie n’a aucune notion du terme « être au service des populations ». Je précise quand même que je ne soutiens pas les gouvernements qui maintiennent les effectifs des forces de l’ordre dans la précarité.
Les religieux
Là, c’est le comble. Être pasteur, prêtre ou imam est une fonction prestigieuse et spirituelle. Normalement, pour exercer ces métiers, il faut une dose sérieuse de vocation. A cela il faudrait ajouter des études approfondies en théologie et en sciences religieuses. Ne me dites surtout pas que vous croyez en un appel du genre « Dieu vers Moïse ». De toutes les façons Moïse avait été élevé dans la maison de Pharaon car adopté dès l’enfance par la fille de ce dernier. Il n’était donc pas du tout non instruit. De nos jours, des brebis galeuses sont dans la bergerie de Dieu alors qu’ils sont préposés être les bergers.
Au lieu de s’occuper de tous les fidèles, on les voit beaucoup plus avec et chez les riches. Oui, le matériel prend le dessus. Ils n’ont d’yeux que pour ceux qui leur donnent les plus et ne leur refusent rien.
Le journalisme et la communication
Quand vous lisez certains articles tant dans les journaux que sur le Web, vous pouvez tomber à la renverse. Je ne vais citer aucun exemple ici mais Molière se serait retourné plusieurs fois dans sa tombe s’il voyait ce qui est fait de sa langue.
Certains présentateurs, qui se prétendent eux-mêmes journalistes alors qu’ils n’ont aucune formation, nous agressent les oreilles tous les jours avec des expressions françaises bizarres. Je me dis souvent que c’est le français qui ne les aime pas. Même en langue nationale, ils ratent le coche.
Si ce que je dis n’est pas vrai, comment alors expliquer qu’il y a des gens, qui ne sont pas formés (sur le tas ou dans une école) en tant que journalistes ou présentateurs, qui font mieux en terme de rédaction ou d’expression que ceux qui se prétendent comme tels.
Pour finir, je me demande si je dois dire qu’être blogueur aussi doit dépendre d’une vocation. Dans tous les cas, quand je parcours certains sites et blogs, je suis consterné. Je pense que je peux dire sans risque de me tromper que « être un (vrai) blogueur, cela se mérite ».
Vous allez certainement me dire qu’on ne naît pas blogueur mais qu’on le devient. Laissez moi vous dire que moi je crois qu’il faut avoir une petite vocation en soi. Ce petit « quelque chose » qui fait la différence.
Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait aucune différence entre Messi, Ronaldo, Neuer, Zidane, Neymar, Pelé, Maradona, Drogba, Zlatan* et les autres joueurs non professionnels.
Sans vocation, difficile de montrer un talent particulier à exercer un métier.
*Liste non exhaustive des prodiges du football, à compléter à volonté.
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