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Sénégal : le coronavirus est dans la place

Détecté pour la première fois à Wuhan en Chine à la fin de l’année 2019, le nouveau coronavirus appelé COVID-19 est responsable de cas de maladies respiratoires aigües. Sa propagation rapide à travers le monde est devenue inquiétante vu le grand nombre de victimes qui se compte aujourd’hui. En juste 3 mois après son apparition, le coronavirus a atteint plus de 100.000 personnes dans près de 73 pays. Elle a en outre fait plus 3400 décès.
Le pays de Cheikh Anta Diop, le Sénégal n’est pas épargné par cette maladie.

A ce jour (9 mars 2020), 4 cas ont été confirmés par les autorités sanitaires du pays. Pour le moment, aucun décès n’est déploré. Et nous espérons vivement que de nouveaux cas n’apparaissent pas. Par ailleurs, le premier patient confirmé a été complètement guéri de son infection grâce aux soins reçus.

Le Sénégal est un pays où ne pas se donner la main lors des salutations est considéré comme un manque de respect. Il va falloir changer les habitudes jusqu’à ce que le coronavirus soit éradiqué.

Le dispositif de prévention

Les Autorités sénégalaises ont entamé une large campagne de communication à l’endroit des populations. Il a pour but de les informer de l’existence de cette nouvelle maladie qui peut être mortelle et les sensibiliser sur les diverses précautions à prendre. Le Ministère de la Santé et de l’action sociale a ainsi en place une cellule pour divulguer les informations officielles relatives à la nouvelle donne. Il publie un point quotidien de l’évolution de la situation.

Des affiches démontrant la bonne méthode de lavage des mains tant avec l’eau et du savon ou le gel hydro-alcoolique ont été placés dans les divers bureaux de l’administration publiques ainsi que dans les entreprises privées. Dans les écoles, une fiche technique des pneumonies associées au Covid-19 a été mise à disposition des enseignants pour des cours aux élèves.

Sur les médias des messages d’information et de sensibilisation de masse sont aussi diffusés. Les populations sont invitées à ne pas céder à la panique mais à suivre les indications données par les structures sanitaires.

Dans les aéroports du pays, la prise de température est devenue systématique sur tous les passagers au débarquement.

Depuis quelques jours, l’Etat et les experts réfléchissent sur la possible interdiction des manifestations drainant beaucoup de monde. Dans la liste, nous avons les concerts, les combats de lutte et surtout les cérémonies religieuses. Mais la décision n’est pas encore réellement prise.

Le dispositif de prise en charge

Au-delà de la prévention, le gouvernement a mis en place un plan de riposte. Ce dispositif a déjà d’ailleurs des résultats positifs probants. Il est mis en place avec la collaboration entre le Ministère de la Santé et les établissements publics et privés du secteur.

Lorsque le patient « 0 » a appelé SOS Médecins, une structure médicale privée, et a décrit les symptômes qu’il avait, le personnel a déroulé le questionnaire mis à sa disposition et pris les mesures idoines . Ce qui a abouti aux analyses, à la confirmation et à l’isolement du cas. Les autres cas qui ont suivi ont également été rapidement pris en charge grâce au système d’alerte.
L’algorithme mis en place pour la détection des cas de contamination au coronavirus semble donc plutôt bien fonctionner.

Des numéros verts ou d’urgent sont également disponibles pour contacter les structures spécialisés en cas de suspicion d’un cas.

Que les médias et réseaux sociaux s’assagissent

Sur le premier cas détecté, beaucoup de médias ont donné de fausses informations. Dans un premier temps, ils ont quasiment tous indiqué que la patient était arrivé à Dakar le samedi 29 février 2020. Ce que la communication du Ministère de la Santé a ensuite infirmé en indiquant que le patient a fait sa première consultation le vendredi 28 février à Dakar. Ceci n’est qu’un exemple.
Dans le contexte actuel, il est impératif que les médias s’attellent à donner des informations justes et vraies au lieu de rechercher le sensationnel ou le buzz.

Quand aux réseaux sociaux, ils sont vraiment hors de contrôle et les utilisateurs y partagent des informations invraisemblables et trompeuses. D’aucuns inventent des éminents chercheurs chinois venus de Wuhan (épicentre de l’épidémie) qui prodiguent des conseils sans queue ni tête. D’autres trouvent des médicaments miracles à base d’ail pendant que certains conseillent une forte consommation d’alcool pour venir à bout du Covid-19. Des images de masques réalisés avec des bouteilles de plastique ou des sachets se propagent à grande vitesse. Tout ceci constitue des risques. La désinformation, la propagation de fausses nouvelles sont autant de dangers que le coronavirus lui-même.

Il faudra réellement que les populations prennent garde aux les fake news. Et que les médias s’assagissent. L‘exemple français peut sans doute servir.

Que l’inculture et la foi aveugle soient bannies

Le gros du problème reste et demeure la frange de personnes qui refuse de prendre les précautions indiquées. Ils sont convaincus que rien ne peut leur arriver soit parce que la peau noire est dure ou que Dieu écrasera le virus pour eux. Ce qui est très dangereux.

Les sorties des chefs religieux sont tout de même rassurantes car ils sont unanimes sur le fait d’observer les règles indiquées par les autorités sanitaires du pays. Le Khalife général des Mourides, l’une des confréries musulmanes les plus influentes du pays, l’a indiqué par son porte-parole. L’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a également invité les populations à observer scrupuleusement les règles d’hygiène. Tous les courants religieux semblent ainsi à suivre les directives d’interdiction des grandes manifestations si l’Etat les donnait. Ce qui est rassurant.

Les conséquences économiques du Coronavirus se font déjà sentir au Sénégal. Le secteur touristique, un des poumons du pays, enregistre des baisses dues à diverses annulations de séjours programmés. Les compagnies aériennes et hôtels sont donc déjà touchés. L’industrie culturelle du Sénégal qui est très dynamique peut aussi voir son agenda bouleversé. Les risques d’augmentation des prix de certains produits sont grands.

Si au Sénégal, le virus n’a pas fait de morts de personnes physiques (individus), des personnes morales (entreprises) de certains secteurs pourraient ne pas y échapper. Que cette épidémie cesse donc au plus vite.

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