Mwaramutsé ou mwiriwé (bonjour ou bonsoir en Kinyarwanda, langue locale du Rwanda) selon le moment où vous lirez mon billet.

Après mon premier billet qui vous a ouvert une partie de mon cahier de voyage au pays des mille collines, je vous révèle ici quelques observations de la vie courante rwandaise.
La vie de tous les jours au Rwanda qui semble être d’une étonnante simplicité. Petite revue de mes observations du comportement, de l’expression, de la façon de voir ou de faire du Rwandais.
De l’électricité partout
Une amie française s’est exclamée : « Mais ici, il y a de la lumière partout jusque dans les montagnes et dans les champs. Pourtant dans les autres pays d’Afrique, on n’en trouve souvent que dans les grandes villes ou dans les quartiers habités par le Président ou les ministres ». Elle n’avait pas tort. Que ce soit des quartiers modestes ou huppés de Kigali ou sur les routes interurbaines et rurales, les lampadaires étaient de mise. Dans des plantations de thé et de café, situées dans des villages loin de Kigali, nous avions bien vu des villages et des champs éclairés. Ces champs et plantations avaient aussi des systèmes d’irrigation électriques.
Ma curiosité m’a poussé à faire quelques recherches et j’ai trouvé que dans un de ses rapports, la Banque mondiale a relevé que :
- près d’un million de Rwandais ont été raccordés à l’électricité entre 2009 et 2012,
- les réseaux de distribution ont été prolongés de plus de 1 400 km, et les raccordements multipliés par trois,
- la proportion d’écoles et de centres de santé qui ont accès à l’électricité a augmenté de 70 %.
Les dirigeants rwandais ont compris que l’énergie est la base du développement économique et y mettent beaucoup de moyens.
J’ai quand même constaté quelques coupures assez brèves à Kigali. Mais dans l’ensemble et pour moi qui vit dans un pays africain, le Rwanda est largement au-dessus du lot. D’ailleurs, en 2018, le pays entend avoir une couverture à 100% de ses besoins en électricité et vers 2021 en exporter vers les pays voisins. Et souvent, jusque-là, quand ses dirigeants le disent, ils le font.
Les briques rouges et les portes en fer
Beaucoup de constructions, au Rwanda, sont réalisées en briques rouges. Des églises aux maisons en passant par des auberges ou hôtels, la brique rouge est reine. Il y en a deux sortes : les crues et les cuites. Les deux sont obtenues à base d’argile, mais la première est obtenue après séchage systématique au soleil tandis que la deuxième est séchée au feu de bois. Pour la conception des briques cuites, de nouvelles contraintes sont apparues avec la politique de réduction de la déforestation rigoureusement appliquée par le gouvernement.
La majorité des portes de pièces au Rwanda est en fer et non en bois. Par ailleurs, j’ai noté que les Rwandais aiment à la folie leurs couleurs nationales. Il n’est donc pas rare de voir des constructions peintes en bleu, vert ou jaune. Plus généralement, si vous devez travailler sur des couleurs avec un Rwandais, il vaut mieux lui dire d’avance ce que vous désirez. De peur qu’il ne vous mette tout aux couleurs du drapeau de son pays. 😀

Les Rwandais et le caractère « @ »
L’accès internet est assez facile et fluide au Rwanda. Les opérateurs de téléphonie vous fournissent un accès de qualité. Dans la plupart des restaurants et lieux publics, vous avez un accès à internet par Wi-Fi. Et souvent les mots de passe d’accès définis contiennent toujours le caractère « @ ». Je ne sais pas si c’est par amour de ce caractère mais au moins on peut dire que les Rwandais connaissent la bonne nomenclature pour la définition d’un mot de passe robuste. Il est recommandé d’avoir des caractères spéciaux dans un mot de passe.
Lorsque vous faites une petite promenade ou un footing matinal, vous remarquerez que les Rwandais aiment bien écouter la radio sur leur téléphone mobile. Et bien souvent, ils le mettent en haut-parleurs. Vous pouvez donc écouter avec eux sans permission. C’est vraiment le sens du partage quoi. 😀
L’expression rwandaise
Dans l’expression d’une bonne catégorie de Rwandais, on sent encore le passage de la Belgique. Vous pouvez les entendre dire septante, octante ou nonante pour dire 70, 80 ou 90.
Tandis que les personnes d’un certain âge s’expriment encore bien en français, une certaine génération semble un peu perdue entre cette langue et l’Anglais. La génération la plus jeune, quant à elle, a une bonne maîtrise de l’Anglais. Il faut noter que le pays est passé à l’Anglais comme langue officielle en 2010. Dans tous les cas, la langue officielle locale, le Kinyarwanda, reste sereinement en tête des langues utilisées.
La langue locale a quelques répercussions sur les prononciations. J’ai vu écrit sur une pancarte « pédicule et manucule » au lieu de « Pédicure et manucure ». Moi-même, je souriais souvent quand on m’appelait « Loger » au lieu de « Roger ».
Je termine ce deuxième billet en vous assurant que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, même les Français sont bien accueillis et sont en sécurité au Rwanda.
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