Crédit: Roger Mawulolo

Le masque, notre nouvel ami

Avant quand on disait masque, nous pensions aux bals masqués, aux carnavals, aux masques africains ou japonais. Le film “The mask” de Jim Carrey même nous venait à l’esprit ou alors les sorciers des tribus amérindiennes ou africaines.

De nos jours tout a changé. Et dès l’évocation du terme “masque”, nous pensons tous à la protection contre le coronavirus. Et plus d’un an maintenant que ce compagnonnage dure.

Ce « ton pied, mon pied »* semble encore avoir de beaux jours devant lui.

Masques FFP2 et chirurgicaux – Photo : Roger Mawulolo

Le masque fait désormais partie de nos quotidiens et a modifié considérablement nos vies ainsi que nos habitudes. Selon le pays où vous êtes, à part masque, vous l’entendrez appeler cache-nez, bavette ou cache-bouche.

Avant l’instauration du port obligatoire du masque induit par le coronavirus, c’était souvent les Chinois que je voyais avec, dans les aéroports. Et cela nous faisait plutôt une impression bizarre. On en souriait même.
A Dakar, nous le portions de temps en temps au cours des périodes de grande poussière.

Ceci dit, je peux alors avancer sans masque dans mon billet.

Le masque “médical” et sa petite histoire

Selon le site web “Sciences et avenir”, le masque en son utilisation médicale est apparue pour la première au 17è siècle, plus précisément en 1619 lors de la grande épidémie de peste. Une invention du médecin du roi Louis XIII, Charles de Lorme. Le masque avait alors la forme d’une tête d’oiseau avec des lunettes et un long bec.

Celui qui le portait revêtait également un long manteau ainsi que des gants et des bottes en cuir pour se protéger des virus et autres microbes. Le long bec dispose de deux trous pour permettre au porteur de respirer, et est rempli d’aromates et de désinfectants. Le premier pour donner une odeur supportable et le deuxième pour empêcher les germes d’arriver au porteur. Il a donc évolué à travers le temps et grâce aux recherches et à la science ainsi qu’à l’avancée des technologies pour arriver aux diverses formes que nous lui connaissons, de nos jours. Nous pouvons citer les masques FFP2, FFP3 et bien d’autres.

Le masque contre la peste, 17è siècle – Image libre par Enrique Meseguer de Pixabay

Les désagréments du masque

Êtes-vous déjà passé, avec votre masque, dans une zone aux odeurs nauséabondes ? Mince c’est une galère. Il faut être fort et courageux pour ne pas enlever son masque.

C’est pareil, lorsque l’on passe à côté d’un “volcan”. Par “volcan”, j’entends un fumeur. C’est leur surnom.

Le fumeur passif que vous êtes donc sent son masque rempli de fumée de cigarette. Et cela est très désagréable. Vous serez obligés d’enlever votre masque pour pouvoir reprendre une bonne bouffée d’oxygène.

Reconnaître ses ami-e-s portant le masque

Depuis que nous sommes astreints au masque, il a fallu développer d’autres techniques pour reconnaître nos connaissances. Chacun a dû reprogrammer son logiciel de reconnaissance faciale et en a élargi les paramètres.

Les ami-e-s qui avaient déjà des styles particuliers d’habillement nous ont bien facilité la vie. C’était leur signe particulier. Les chaussettes colorées, les pantalons et costumes coupés bien près du corps sont des paramètres qui ont permis de vite reconnaître certains tandis que les habitués des chapeaux ou encore des pantalons ne descendant pas jusqu’aux chaussures ont aidé, pour d’autres.

A tout cela, on peut rajouter la voix même si le masque peut la modifier ainsi que la démarche, le teint ou même les montures de lunettes pour ceux et celles qui en portent.

Qui dit mieux ? L’homme s’adapte toujours et c’en est encore une preuve.

Le sourire invisible des dames

Beaucoup n’osent le reconnaître que tout bas mais moi je le dis tout haut ou l’écris noir sur blanc. Depuis que nous portons le masque, il nous est difficile de voir les jolis sourires de nos amies. Nous nous contentons de le deviner ou de le percevoir à travers le masque ou encore à l’expression de leurs yeux. Pour moi qui vit au Sénégal et qui connaît la beauté du sourire des dames d’ici, ce n’est que regret.

Que tout lecteur qui ne se reconnaît pas dans mes propos lève la main.

Le style malgré tout …

Même avec le masque, il y en a qui garde le style et le bon goût. Pour ceux-là, les couleurs des masques sont toujours bien choisies et en harmonie avec le vêtement porté. Que leurs masques soient en tissu-pagnes ou autres, la concordance des couleurs est recherchée.

A Abidjan, on dira “Qui va se négliger ?”.

D’autres encore portent des masques de marque ou floqués. Un signe de classe malgré tout le stress que peut engendrer la situation sanitaire. Je ne sais pas si les grandes marques comme Nike, Adidas, Puma, Louis Vuitton, Versace ou autres ont envoyé beaucoup de masques en Afrique. Mais dans nos rues et nos marchés, il y en a plein. Et beaucoup se sapent avec.

Les Togolais diront : “Même quand on pleure, on voit”.

Je dirai “Le port correct du masque et le respect des gestes barrières sont le commencement de la sagesse”.
Et pourquoi ne pas finir par La compagnie créole dans “Le bal masqué”, un tube des années 80-90, puisque c’est du masque qu’on parle.

Allez à très bientôt et surtout prenez soin de vous.

Le bal masqué – La compagnie bréole

* ton pied, mon pied : expression utilisée au Togo pour dire que nous sommes inséparables quel que soit l’endroit où l’on va

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