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Abréby, ce doux refuge entre mer et lagune

A une quarantaine de kilomètres d’Abidjan et non loin de Jacqueville, la station balnéaire en vogue en Côte d’Ivoire, vous trouverez la localité d’Abréby. Une vraie douceur nichée sur la côte de l’Océan atlantique et au bord de la lagune Ebrié. La vie y est simple et douce.
Je l’ai testé.

Abréby - Photo : Roger Mawulolo
Plage d’Abréby – Photo : Roger Mawulolo

Lorsque vous prenez la « Côtière » (route Abidjan – San Pédro) et après avoir traversé la grande commune de Yopougon, vous arriverez dans la sous-préfecture de Songon. Dans les zones de la localité de Songon Dagbé, vous prenez la route bitumée à gauche, au carrefour dénommé « Carrefour de Jacqueville ». La gare routière de Dagbé en est proche.

Avant il fallait prendre un bac pour traverser la lagune Ebrié. Mais depuis 2015, un magnifique pont a été construit et rend l’accès de la zone plus facile. C’est le « Pont Philippe Grégoire Yacé ». Quelques kilomètres après le pont, vous ne raterez certainement pas la route menant à Abréby. Elle sera à votre gauche et un panneau l’indique.

Abréby, le village refuge

Le groupes ethnique Alladian est majoritaire dans la localité. Dans les dialectes des lieux, Abréby signifie « lieu de rassemblement des peuples » ou encore « lieu de refuge de ceux qui ont fui la guerre ». C’est peut-être cela qui lui donne cet aspect si calme, car habité par des personnes recherchant la paix. On y parle aussi le nouchi.
Avec le tourisme, plusieurs auberges apparaissent.

Le courant électrique y est assez stable tandis que les liaisons téléphoniques et internet sont encore quelque peu vacillantes. Mais cela permet un certain repos loin de la frénésie abidjanaise.
Jusqu’à ce que ces liaisons y soient à très haut débit, le cadre peut se prêter à une bonne désintoxication de la drogue que sont devenus les réseaux sociaux. Cela m’a servi.

Les nuits sont bercées par le bruit des vagues de l’océan. Lorsque vous avez l’impression que quelqu’un touche à votre porte, il s’agit certainement d’un crabe marin qui vous souhaite un bon séjour. Et vous pourriez même en trouver dans votre chambre.

Les matins, vous entendez au loin les chansons des pêcheurs posant ou tirant leurs filets. Si le cœur vous en dit, vous pourriez également piquer une tête dans l’océan.

Abréby - Noix de coco à déguster - Photo : Roger Mawulolo
Abréby – Noix de coco à déguster – Photo : Roger Mawulolo

Manger à Abréby

Vous pouvez facilement trouver « l’attiéké » ou « l’alloco » voire le foutou ou autres à Abréby. Ces mets qui sont d’ailleurs considérés comme les plus prisés par les Ivoiriens. Les femmes de la localité en fabriquent et en vendent. Vous pouvez aussi y consommer de la viande de brousse à satiété. Que ce soit le rat palmiste, l’agouti ou encore le civette, les forêts d’Abréby en regorgent et les populations en mangent. Même la viande de crocodile et de varan y sont prisées. Leur goût est excellent. Je vous parle d’expérience. Oui j’ai goûté à tout ça.

Il n’y a pas que la viande à Abréby, il y a aussi du poisson frais car nous sommes aux abords de l’océan et de la lagune. Vous pourriez d’ailleurs vous faire un plaisir de les braiser par vos propres soins, sur la plage.

Vous pouvez y déguster, les pieds dans l’eau, du maïs braisé au feu de bois accompagné d’arachide grillé. Cuit à la vapeur du feu avec ou sans son spathe, le maïs cède facilement sous vos dents et glisse aisément le long de votre œsophage. Une autre version est sa cuisson à l’eau chaude.

Abréby – Braiser du poisson sur la plage – Photo : Roger Mawulolo

Boire à Abréby

A part l’eau douce récupérée souvent par le biais de forages, vous avez à Abréby du bon vin de palme. En langue locale, il s’appelle « bandji ». Dans d’autres pays son nom est « déha » (Togo et Ghana), « bunuk » (Sénégal) ou encore « matango » (Cameroun). Si ce vin vous semble trop frais ou trop doux, vous pourriez vous rabattre sur le « koutoukou » qui est plus fort. Il s’agit d’une boisson alcoolisée distillée localement. Elle se situe entre le gin et le whisky, en termes de goût. Au Togo, au Ghana et au Bénin, le « koutoukou » est appelé « sodabi » et au Sénégal, « kana ».
Cette boisson combinée à des racines ou autres tiges ou feuilles a divers noms. Moi j’ai retenu celle dénommée « 4 heures du matin » . Je ne vous en dirai pas plus.

Un verre de vin de palme frais sur la plage d’Abréby – Photo : Roger Mawulolo

Vous pouvez également déguster le lait d’une noix de coco fraîchement cueillie. Ne laissez pas passer l’amande issue de la noix, elle est souvent d’une tendresse exquise car les jeunes de la localité savent bien les choisir.

Je vous recommande vivement de séjourner à Abréby car vous ne le regretterez pas.

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