Non! Mais, il ne peut y avoir meilleur lieu pour travailler, progresser et s’épanouir en toute tranquillité qu’à la FIFA (Fédération internationale de football association). Je viens d’en découvrir les raisons et mieux encore j’ai tous les atouts pour y réussir. Vous ne me croyez pas ? Lisez alors.
La première raison : je suis Togolais
Oui, être Togolais est un atout malgré tout ce que vous pouvez lire partout. Chez nous, avant même les élections on connaît le gagnant. C’est la même chose à la FIFA, non ? Qu’il y ait des scandales avant les élections ou même pendant, on sait les gérer. C’est pareil à la FIFA. Je suis déjà habitué à ce système et c’est un atout pour moi.

Sepp Blatter, l’actuel Président de la FIFA, a remplacé Joao Havelange qui était comme un père pour lui car il a travaillé, sous lui, pendant 23 ans (1975-1998), d’abord comme directeur des programmes de développement (1975-1981) et de 1981 à 1998, comme secrétaire général. Figurez-vous que chez moi au Togo aussi, j’ai un Président qui est le fils du précédent. En plus mon Président actuel a été ministre sous le précédent. Cela ne ressemble-t-il pas au parcours de Blatter à la FIFA ? Je connais déjà donc bien ce système « de père en fils » et c’est un atout.
Une autre bonne raison est que les scandales financiers, on en a l’habitude et ça ne nous effraie pas du tout. Des petits fonctionnaires jusqu’aux grands, les pots-de-vin ne sont pas rares. Si on compare les attributions de bourses chez moi à l’attribution des coupes du monde, je n’y vois pas trop la différence sauf la différence entre les montants. Il faut avoir le bon réseau et connaître les bonnes personnes et savoir les gérer. Je suis né dans le système, donc c’est toujours un atout que Blatter pourra exploiter chez moi s’il me prend.
Actuellement, notre football est désormais dirigé par un comité de normalisation. Suite à diverses contestations et dénonciations, la fédération a dû se résigner à céder la place au comité. C’est dire que les crises, nous c’est notre pain quotidien. Pour donc mieux gérer les crises, je peux être un atout pour Blatter.
Hayatou, mon deuxième atout

Oui, je suis aussi Africain et donc mon premier soutien devra être Issa Hayatou, le Président de la CAF. Il est un soutien indéfectible de Blatter. Comme ma fédération de football a sans aucun doute voté pour Blatter, il n’osera pas ne pas me prendre avec lui. Dans un billet antérieur, j’avais fustigé le changement des textes de la CAF pour que Hayatou demeure président et c’est un atout pour moi.
Eh oui, Hayatou lui-même est devenu un affidé de Blatter depuis qu’il a été candidat contre lui et qu’il a perdu en 2002. Moi aussi donc, je peux avoir l’espoir de revenir dans ses petits papiers malgré mon opposition.
Ne pas supporter Platini, mon troisième atout
Il semble que la fédération française de football elle-même aurait voté pour Blatter. Où est donc mon mal si je m’oppose à Platini qui veut mettre des bâtons dans les roues de Blatter ? Est-ce ma faute s’il peine à être prophète en son propre pays ?
Vous voyez donc qu’avec ces trois raisons, je suis fait pour travailler à la FIFA. Chez moi on dit qu’une marmite reposant sur trois pieds ne peut se renverser. Avec mes trois raisons, je suis apte.
Déblatérer contre Blatter semble ne servir à rien et avec Hayatou pour atout, il peut encore de beaux jours devant lui.
En tout cas, nous en Afrique et au Togo, toute l’agitation à l’UEFA-là ne nous fait pas trembler du tout. Nous sommes habitués à gérer les élections, les opposants, les contestations, les changements de Constitution, la corruption et bien d’autres. Tout ceci ne constitue-t-il pas un atout pour moi ? Surtout qu’il y a plein de milliards à brasser.
J’y travaillerai à la FIFA, j’y travaillerai…
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