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Le Gabon, un pays qui vous arrache le sourire (Partie 2)

Des quartiers comme « La-la-la », « Gros bouquet » ou « Derrière-la-prison » aux quartiers sous-intégrés comme Kinguélé, mon premier billet vous a livré une partie des charmes du Gabon. Voici un deuxième billet, pour partir à la suite de la découverte des charmes de ce pays !

Gabon - Libreville - Quartier Avorbam - Photo : Roger Mawulolo
Gabon – Libreville – Quartier Avorbam – Photo : Roger Mawulolo

Observer pour comprendre, poser des questions pour ne pas vous tromper et surtout ne pas vous mettre en colère trop vite. Telles sont les vertus à cultiver pour que votre première visite au Gabon, soit un pur délice et une grande découverte ! Vous serez amené à vous déplacer à « vol d’oiseau » ou en taxi. A bord des taxis ou des bus, ne soyez pas étonnés de voir une jolie Gabonaise en train de prendre un selfie avec un joli sourire…

A vol d’oiseau

Au cours d’une discussion avec un ami gabonais, j’ai demandé quelle était la distance en kilomètres entre Libreville et Franceville. Il me répondit « je ne sais pas exactement, mais à vol d’oiseau cela fait 2 heures ». Je n’ai pas osé lui demander s’il a pris en considération le type d’oiseau faisant le trajet, vu que les oiseaux pouvaient être lents ou rapides selon leur espèce. Cela aurait pu être aussi par avion. Quelques jours après, je me rendais dans un village dénommé Labatt, situé sur les bords du fleuve Remboué. J’avais pris pris une vedette. Le pilote m’annonça qu’ « à vol d’oiseau » cela nous prendrait une heure. Au retour, il a encore annoncé le temps de traversée avec la même précision.

Apparemment sur terre, comme sur mer ou sur le fleuve, c’est le calcul de distance ou de durée « à vol d’oiseau » qui compte. Comme au Rwanda, on préfère estimer les distances en durée et non en kilomètres. Juste qu’au Gabon, on y rajoute « à vol d’oiseau ».

Les taxis

Ils sont blancs-rouges à Libreville et blancs-bleus à Port Gentil. Mais leurs conducteurs ont les mêmes comportements et la manière de recourir à leur service ne change pas. Il vous faut connaître l’attitude à adopter selon les cas d’utilisation. La méconnaissance des règles peut vous créer des problèmes ou vous faire rater un vol. Lorsque le taxi s’arrête devant vous et qu’il est vide, il y a deux possibilités :

  • Si vous voulez le louer pour vous tout seul, vous devez impérativement dire « course ». Et vous indiquez en même temps votre destination et votre proposition de prix. Ce n’est pas comme à Dakar ou Lomé, où vous demandez au taximan combien il veut prendre avant d’entamer les négociations. Au Gabon, si vous tardez à dire, en premier, ce que vous comptez payer pour la course, le conducteur démarre en trombe et vous laisse planté là où vous êtes. Dans le cas, où vous fixez un prix, il aura, généralement, deux réactions possibles : le premier, il klaxonne ce qui veut dire qu’il est d’accord. S’il n’est pas d’accord, il démarre sans vous répondre.
  • Si vous oubliez de préciser que c’est une course, sachez qu’au cours du trajet, le conducteur prendra d’autres passagers qui ne vont pas forcément là où vous allez. Ce qui peut occasionner des détours importants qui pourront vous mettre en retard si vous avez un rendez-vous. Même dans ce cas, la manière de fixer les prix et les réactions des conducteurs ne changent pas. Si vous êtes en groupe, le prix est souvent fixé pour le groupe. A Port Gentil, j’ai payé 3.000 francs au lieu de 1.000 car nous étions 3. Je pensais que les mille francs étaient fixés par personne.
Les selfies

Le selfie préféré des Gabonais – et surtout des Gabonaises –  est celui qu’on prend dans une voiture. Que ce soit comme conductrice ou passagère, dans une voiture personnelle ou dans les transports en commun. Les gabonaises n’hésitent pas à afficher leur plus large sourire et à se prendre en photo avec leur smartphone. Dans la photo, autant que possible, la ceinture de sécurité doit être visible (cela permet de savoir que la gabonaise conduit ou qu’elle a eu le privilège d’être assise devant). Cette photo sera certainement celle de son profil, et sera sur Whatsapp ou Facebook. Je suis sûr que mes amis Gabonais eux-mêmes ne l’avaient pas trop remarqué. Ils le savent maintenant. Un invité, impertinent peut-être, peut aider à se découvrir soi-même. 😀

La conversation continue (comme dans le premier billet, pour comprendre l’expression librevilloise)  …

Le garçon : « Mbolani (bonjour) Mimi, je suis au carrefour de Avorbam (quartier de Libreville). C’est comment ? »

La fille : « Ah Jean-Jacques, déporte-toi (viens vers) vers la rue à côté de l’école »

Le garçon : « Ok. Mais ne me fait pas trainer. Tu aimes faire comme les mousonfi (femme qui a un bébé et qui l’allaite) »

Quelques instants après,

Le garçon : « Hé Mimi, je suis en place »

La fille : « Hé, c’est bolai (c’est foutu). Le boss (mon père) me bloque »

Le garçon : « Non, Mimi, là c’est une frappe (mensonge) »

La fille : « Non otambia (c’est chaud), je dis vrai »

Le garçon : « Non c’est bon laisse tomber, c’est fini entre nous. Tu vas te waze (payer les conséquences de ton acte)»

La fille (fâchée) : « Ta mère a construit ? (expression pour demander de quel droit quelqu’un s’adresse ainsi à vous) »

Le garçon : « Quoi tu oses me parler fort (me gronder) ? »

La fille : « Gagne en temps sur moi (laisse-moi tranquille) »….

 

Sacré Gabon, te visiter est toujours un plaisir …

Par Roger Mawulolo (Facebook / Twitter)

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