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Pas de #Libresensemble sans de bonnes élections

Le 20 mars dernier, la journée internationale de la Francophonie coïncidait cette année 2016 avec 5 élections africaines (Bénin, Cap-Vert, Congo, Niger et Sénégal). Cette coïncidence m’a interpellé et je me suis dit que le projet #Libresensemble pouvait bien avoir pour base, entre autres, des élections réussies. En Afrique, les élections sont souvent des étalons de l’unité des peuples, qui en sort renforcée ou détériorée, et par suite, du #Libresensemble.
Une conviction tirée de mon statut de Togolais – sachant qu’au Togo, les élections sont souvent controversées – vivant au Sénégal, où les élections sont vraiment libres et transparentes.

 Image de la campagne #Libresensemble

Image de la campagne #Libresensemble

Bénin, Cap-Vert et Sénégal : le #Libresensemble renforcé

Ces trois pays, bons élèves de la démocratie, sont des exemples utiles au #Libresensemble. Ils sont arrivés à organiser des élections dont la transparence permet à chaque acteur d’accepter les résultats sans rechigner.

Au Bénin, les élections présidentielles ont permis l’alternance, ce qui montre qu’on peut organiser des élections et les perdre, dérogeant à la formule adoptée par certains régimes, qui se maintiennent au pouvoir coûte que coûte. Patrice Talon a pu battre Lionel Zinsou, du camp présidentiel, qui a appelé l’heureux élu pour le féliciter.
Au Cap-Vert, il s’agissait des élections législatives, que l’opposition a remporté sans ambages, et dont les résultats ont été acceptés par tous.
Au Sénégal, un référendum se tenait pour avoir l’aval du peuple sur des modifications à apporter à la Constitution. Comme de coutume au Sénégal, la vitalité de la démocratie s’est vérifié. Le « oui » est en avance sur le « non », mais les deux fronts ont toute la latitude pour s’exprimer et agir.

Ces élections apaisées et satisfaisantes permettent à des principes tels que la paix, l’acceptation de la diversité, la liberté et la solidarité, d’être des valeurs partagées par tous malgré les divergences politiques qui peuvent exister. Et ce sont bien ces valeurs qui sous-tendent le projet #Libresensemble, porté par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Congo et Niger: le #Libresensemble mis à mal

Imaginiez-vous qu’au Congo-Brazzaville, on coupe tout moyen de communication pour des élections ? La raison officielle : prévenir les troubles. Il s’agit là d’une véritable entorse portée aux droits des citoyens. Ni le téléphone ni Internet ne sont opérationnels. La liberté s’en trouve restreinte. Pourtant, le parti au pouvoir a pris ces mesures tout en assurant ses communications, que ce soit en interne ou vers l’extérieur. Les premiers résultats, d’ailleurs, commencent à dessiner une large victoire, dès le premier tour, pour le parti au pouvoir de Denis Sassou-Nguesso. Dans des conditions pareilles, on peut à tort ou à raison penser que le parti au pouvoir veut tricher. Le « vivre ensemble » est menacé dans ce pays, portant un grand coup au #Libresensemble.
Au Niger, le candidat et opposant principal Hama Amadou était en prison, pour une affaire de vol de bébés restée non élucidée à ce jour. Il a quand même eu assez de voix pour participer au deuxième tour contre le Président Mahamadou Issoufou. Entre les deux tours, l’opposant a été évacué pour des raisons de santé, de sa cellule de prison vers la France. Pour toutes ces raisons, il a décidé de boycotter le deuxième tour face au Président sortant, qui vient d’être déclaré vainqueur. Dans un pays où le jeu électoral est entaché de tels événements, il est logique que le déclaré vainqueur ait du mal à dire à son peuple de vivre ensemble dans la paix.

De telles attitudes favorisent, tant au niveau des individus que des partis politiques, la tentation du repli sur soi, la peur et le rejet de l’autre. Un vrai danger pour le #Libresensemble.

Un renforcement de nos démocraties, par des élections réellement libres et transparentes, c’est-à-dire par un respect de la volonté du peuple, contribueront à coup sûr à renforcer le #Libresensemble. L’OIF qui, souvent, organise des missions de supervision d’élections et aussi de médiations en cas de crises ou conflits, doit veiller à ce que ses prises de position et ses actions favorisent toujours ce #Libresensemble.

Ainsi le #Libresensemble ne sera plus juste un hashtag mais un ensemble de comportements positifs pour le bien-être individuel et collectif de nos pays.

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Commentaires

Eteh Komla Adzimahe
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moi je trouve quand même que l'afrique francophone a une bonne moyenne. 3 pays libres, sur 2 pas libres, c'est jouable. Bravo à l'afrique francophone,

Mawulolo
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lol peut être sur le 20 mars. Mais si tu y rajoutes le Togo, la RDC, l'Angola, le "Mugabeland", le Cameroun et plein d'autres que tu connais la tendance est renversée. Et ce serait une réaction disproportionnée par rapport à ton "Bravo"...lol