En cette veille de Tabaski (fête religieuse musulmane), les chefs religieux catholiques, ceux de l’Église évangélique presbytérienne et les méthodistes du Togo ont lancé un appel aux politiciens.
Le concept « Tout l’Evangile pour tout l’homme » qui les a certainement guidés implique que l’Homme dans sa globalité doit faire l’objet de toute l’attention du clergé.
C’est certainement pour cela que les religieux togolais ont invité d’un ton doux, mais ferme les acteurs politiques du pays à trouver les voies et moyens pour retourner à la table des discussions.

Ces discussions doivent porter sur les réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles à engager pour un bon déroulement des prochaines joutes présidentielles prévues dans le premier semestre de l’année 2015.
L’opposition (CST – Collectif Sauvons le Togo et Arc-en-ciel) réclame, entre autres :
- la limitation du nombre de mandats présidentiels : pour le moment le nombre de mandats présidentiels est infini; certainement que les religieux veulent faire savoir que seul le Christ doit être éternel et pas les hommes, ni leur mandat.
- Une élection à deux tours : oui, tenez-vous bien, au Togo, l’élection présidentielle est à un tour, ce qui fait qu’avec même 20 % ou moins, on peut être président. L’essentiel est d’arriver en tête. Même pour le paradis, on ne refuse pas à des tentatives à deux tours.
- Un effet rétroactif pour les réformes, surtout le nombre de mandats : en tout cas dès qu’on obtient le pardon de Dieu, toutes les choses anciennes passent et toute chose devient nouvelle.
Vous voyez donc que la politique peut se retrouver très liée à la religion.
Le jeu politique m’étonnera toujours. Figurez-vous qu’il y a quelques mois, le gouvernement avait accepté de faire des réformes et avait concocté un projet de loi qu’il a envoyé à l’Assemblée nationale. Les députés, pourtant du même bord que le parti au pouvoir, ont rejeté totalement les réformes soumises. Allez comprendre quelque chose. En Afrique et mieux encore au Togo, un député qui s’érige contre son président. Humm, laissez-moi rire.
Toujours spécial
Si ce n’est pas ça la vraie démocratie alors c’est son contraire. Mais au Togo, c’est toujours spécial et différent et jamais comme nulle part ailleurs.
Il est important de préciser que les religieux impliqués ici sont ceux de l’Église évangélique presbytérienne du Togo (EEPT), de l’Église méthodiste du Togo (EMT) et de l’Église catholique.
Ce qui n’a rien à voir avec « Forces armées de Jésus Christ », « Force d’intervention rapide du Christ » ou encore « Église Piller l’enfer pour peupler le ciel », « Ministère du feu des derniers temps»* et autres. Ces noms trop martiaux peuvent faire peur à des gens qu’on veut amener à la table des négociations. Ou bien ?
Il y a quelques semaines un politicien togolais (Gerry Taama, pour ne pas le nommer) a déclaré, sur sa page Ffacebook, qu’il avait perdu la foi, car au sein de l’opposition ils n’arrivaient plus à s’entendre.
J’espère que ce réveil des hommes de Dieu va lui redonner la foi, car même les ouvriers de la 11e heure ont reçu un denier comme ceux qui étaient là dès la première heure (Parabole des ouvriers)*. Vous avez compris ?
* Ces noms sont des dénominations d’églises dites de réveil ** Dans un récit biblique, des ouvriers qui n’ont travaillé qu’une heure ont reçu le même salaire que d’autres qui ont travaillé douze heures.
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