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La canne blanche, pour voir et pour parler

Fortuitement j’ai découvert qu’il existait une journée internationale de la canne blanche. Cet outil si précieux pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes. Cette célébration est prévue pour le 15 octobre de chaque année. C’était donc le lundi dernier. Je trouve que beaucoup ignore encore l’existence de cette journée. Ce qui démontre le peu d’attention que nous accordons aux personnes souffrant de déficiences visuelles.

Un malvoyant utilisant la canne blanche - Getty Images/RonBailey
Un malvoyant utilisant la canne blanche – Getty Images/RonBailey

Généralement, il nous est difficile de ne pas considérer une personne malvoyante comme une charge. Dans beaucoup de pays, certains sont obligés de mendier pour survivre. Il existe très peu de politiques et de moyens réservés à leur insertion dans le tissu social.

Dans les rues de Dakar, de Porto-Novo, d’Abidjan, de Lomé et de Douala, j’ai vu des non voyants qui avaient des bâtons en bois ou qui se dirigeaient avec l’aide d’une autre personne. En Europe, si ce n’est pas un chien-guide qui est l’accompagnateur, les malvoyants disposent souvent de la canne blanche. En Afrique, peu de personnes souffrant de handicaps visuels disposent de cet outil, pourtant très utile.

Cette canne permet non seulement à son utilisateur de se diriger mais aussi de communiquer avec les personnes environnantes. Malheureusement, très peu parmi nous ont appris à reconnaître et à interpréter les signes d’un utilisateur de la canne blanche. Souvent nous préférons même détourner le regard.

Les origines et les fonctions de la canne blanche

Trois versions existent et elles ont un point commun : la canne blanche a été inventée au 20ème siècle. Certains attribuent son invention au Britannique James Briggs, un artiste ayant perdu la vue, en 1921 tandis que d’autres pensent que c’est la Française Guilly d’Hebermont, en 1930. D’autres encore l’attribuent aux Lions Clubs des Etats-Unis vers 1930 ou 1931.

La journée internationale de la canne blanche, elle, a été instaurée en 1970 par la Fédération internationale des aveugles, aujourd’hui appelée Union Mondiale des Aveugles.

La canne blanche sert pour le déplacement autonome des déficients visuels. Elle permet à ceux parmi eux qui souffrent de troubles d’équilibre d’avoir un appui. La détection d’obstacles est assurée. Elle permet aussi au grand public de reconnaître facilement les personnes déficientes visuelles. Un véritable outil de communication.

Les personnes ne souffrant pas de déficiences visuelles se doivent de connaître les différents messages qu’essaient de faire passer par les utilisateurs de la canne blanche.

Les signes de base à reconnaître

Pour savoir utiliser la canne blanche, la personne déficiente visuelle doit se former car une standardisation des gestes a été réalisée. Certains des signes faits avec la canne blanche doivent être maîtrisés par le grand public pour pouvoir leur venir en aide en cas de besoin.

Lorsqu’une personne déficiente visuelle fait des mouvements semi-circulaires devant elle avec sa canne, elle est en train de chercher son chemin et de détecter les éventuels obstacles.

Quand elle soulève sa canne devant une chaussée, elle indique aux automobilistes et même aux passants qu’elle veut traverser.

Si vous apercevez, un utilisateur frapper le sol avec sa canne, c’est certainement pour avoir des informations sur la texture du sol (boue, sable, pierre, pavés, chaussée …).

Pour les aider, approchez-vous de ces personnes et adressez-vous gentiment à eux. Ils entendent et comprennent.

Les évolutions de la canne blanche

De nos jours, les progrès technologiques ont permis l’évolution de la canne blanche.

Des cannes électroniques dotées de faisceaux laser ou de vibreurs permettent une meilleure reconnaissance des types de terrains et d’obstacles à éviter par les personnes déficientes visuelles. Encore faut-il avoir les moyens d’en disposer!

Les cannes blanches peuvent aussi être munies d’un boitier. Couplé à une oreillette, le dispositif comporte un système de géolocalisation, un GPS piéton conçu pour accompagner les déficients visuels et une connexion aux feux tricolores « parlants ». C’est la canne connectée.

Ces évolutions sont essentiellement notées dans les pays occidentaux tandis que dans les pays sous-développés, les personnes souffrant de handicap visuel ont du mal à disposer de la canne blanche basique.

Par ailleurs, des chiens-guides peuvent être utilisés par les propriétaires de canne blanche. Mais tout cela nécessite des moyens financiers.

Il convient de signaler que les non-voyants et malvoyants utilisent, pour écrire, le langage Braille. Prenons soin de ces personnes souffrant de cécité ou de déficience visuelle. Notre message à leur endroit doit être « perdre la vue, ce n’est pas perdre la vie ».

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