Ce samedi 14 janvier débutera, au Gabon, la CAN – Coupe d’Afrique des Nations de football – 2017. Ce grand rendez-vous du football africain fait toujours grincer des dents en Europe. Les visages des entraîneurs des clubs européens se renfrognent souvent quand on leur parle de la CAN.
Cette compétition a toujours causé une polémique entre les joueurs africains et leur club européen. Pourtant la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a pris des dispositions concrètes pour que les clubs libèrent les joueurs sélectionnés. Certains clubs font encore pression sur leur joueur pour qu’ils ne les abandonnent pas. D’autres se voient refuser des renouvellements ou des signatures de contrat lorsqu’ils ont le désir de participer à la CAN. Le dernier cas en date est celui du Togolais Emmanuel Adébayor avec le club français de Lyon.
Revue des effectifs
Seize équipes africaines participent à la compétition : Algérie, Burkina, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Gabon, Ghana, Guinée Bissau, Mali, Maroc, Ouganda, Sénégal, Tunisie, Togo, RDC et Zimbabwé.
Sur l’ensemble des 368 joueurs sélectionnés, 239 (soit 65 %) viennent des championnats européens. Ils viennent principalement de la France, d’Angleterre, d’Espagne et d’Allemagne. La Turquie, le Portugal, la Belgique ne sont pas du reste.
Il suffit de voir l’importance qu’ont certains de ces joueurs sur le jeu de leur club pour mieux comprendre. Liverpool perd le Sénégalais Sadio Mané, son maître à jouer. Pierre-Emerick Aubameyang, l’attaquant de feu, sera avec le Gabon, délaissant ainsi le Borussia Dortmund. Que dire de Giovanni Sio qui n’est pas étranger à la bonne forme de l’OGC Nice et Riyad Mahrez qui laisse Leicester pour l’Algérie ? Aussi Rachid Guezzal « abandonnera » l’Olympique Lyonnais. Serge Aurier et Nicolas Nkoulou affaibliront les défenses du PSG et de l’OM par leur départ pour la CAN. Le Standard de Liège perd Matthieu Dossevi pour tout le temps que fera le Togo à la CAN. Et Cédric Bakambu manquera à Villaréal.
Au vu de ces pertes, il serait compliqué de demander aux clubs européens de prier pour que leur joueurs aillent au bout de cette CAN. (Je suis mauvaise langue, je le sais)
Pourquoi donc jouer en janvier et non pendant les trêves estivales ?
Il faut savoir que l’Afrique a la particularité d’avoir un climat dont les périodes pluvieuses coïncident avec l’été européen (juin–juillet-août). La CAN peut donc difficilement se jouer en juin ou juillet comme la Coupe du Monde, l’Euro ou la Copa América. La période de janvier-février reste donc le moment privilégié pour le déroulement de cette compétition.
Une parfaite illustration de cette situation est la réaction de la Guinée, qui a indiqué qu’elle ne pourra pas organiser la CAN 2023 en juin, pour cause de saison de pluie. La FIFA a proposé à la Confédération Africaine de Football (CAF) la reprogrammation de la CAN 2023 en juin…
La Coupe du Monde 2022, attribuée au Qatar, se jouera finalement en novembre-décembre (plutôt qu’en juin-juillet). La période estivale en Europe se révèle être celle de la canicule au Qatar. Et pour préserver l’intégrité physique des joueurs, la période hivernale, qui est la plus douce au Qatar, est plus appropriée.
Cette polémique et toutes ces conséquences ont encore de beaux jours devant elles. A moins de jouer dans des stades couverts, le climat demeure roi sur le sport roi !
Par Roger Mawulolo [facebook] [twitter]
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