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Florian Kaptue et les trois fées

Notre ami, le blogueur Florian Kaptue, dans un billet (publié en 2014), a parlé de sa propre mort par accident. C’était son troisième billet. Son rêve s’est finalement réalisé  le 17 avril 2016 dernier où il perdit la vie dans un accident de voiture au Cameroun.
L’expression « la vie ne tient qu’à un fil » me fait dire «la vie peut aussi ne tenir qu’à la réalisation d’un rêve ».
Cette expression qui viendrait des mythologies romaine et grecque, je vais essayer de l’interpréter avec le cas de Florian Kaptue.

Caricature de Florian Kaptué - Par Jeff Ikapi
Souvenir caricaturé de Florian Kaptué – Par Jeff Ikapi

L’expression fait référence aux Parques, dans la mythologie romaine (ou Moires dans la mythologie grecque), qui étaient les fées maîtresses de la destinée humaine. Elles sont au nombre de trois : Clotho, Lachésis et Atropos. Ensemble, elles président au destin des hommes. Elles ont donc certainement présidé à celui de notre défunt ami.

Florian et Clotho (Nona) la fileuse

Le fil de la vie de Florian a été filé sur le fuseau de Clotho, la jeune parque qui tisse les événements de la vie. Durant toute la vie de Florian, de sa naissance en 1974 à Douala (Cameroun) à sa mort, elle a confectionné le fil de sa destinée, le fil auquel tenait sa vie. Avec sa quenouille, la fileuse a tenu cette destinée jusqu’au dernier jour.

Florian et Lachésis (Décima) le sort

Lachésis, la dispensatrice ou le sort a pour tâche de placer le fil sur le fuseau. Elle en déterminait aussi la longueur par sa baguette. Elle a dû mesurer et marquer tous les moments de la vie de Florian. Quand il a écrit son premier livre et aussi quand il est devenu mondoblogueur. Elle a du certainement immortaliser les moments que nous avons pu passer à Dakar lors de la formation des mondoblogueurs. Cette formation à laquelle Florian a participé.

Florian et Atropos (Morta) l’inévitable

Il est dit que les terriens ne pouvaient en aucun cas connaître leur destinée telle qu’elle était réservée par les sœurs Parques. Pourtant dans son rêve prémonitoire, Florian a vu Atropos coupé le fil de sa vie depuis 2014.

Selon son billet, il a eu recours aux services d’un guérisseur pour éviter cette mort. Apparemment ce n’était qu’un répit. Ce qui donne encore une  pleine comparaison avec la mythologie, je dirais que par ses actes et divers sacrifices et rites, le guérisseur a pu agir comme Apollon qui est allé négocier une prorogation de la vie de son ami Admète, roi de Phères en Thessalie. Apollon a dû saouler les Parques au vin pour que Atropos ne coupe pas le fil de la vie d’Admète. Est-ce ce que le guérisseur a fait ?

Dans tous les cas, Atropos l’inévitable a eu le dernier mot. Pouvait-il en être autrement ? Je n’en sais rien. Mais comme indiqué dans la mythologie, Atropos a certainement gravé sur une pierre l’heure de la mort de notre ami. Si c’est du « vin » que le guérisseur a usé comme Apollon, elle a dû utiliser ses ciseaux dès qu’elle a retrouvé ses esprits.

De toutes les façons, il est clair et logique que la mort est le sort le plus sûr pour l’homme dès qu’il naît.

Finalement je dirais : « la vie ne tient qu’à un fil (un rêve ou un accident), la mort aussi. »

Florian Kaptue, que la terre te soit légère.

Par Roger Mawulolo (Facebook | Twitter)
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